Une honte. Ou une passation de pouvoir. C'est à voir selon si l'on est d'un naturel optimiste ou pessimiste. Après six années de réussite totale avec deux Championnats d'Europe et une Coupe du monde remportés en autant de compétitions jouées sur cette période, le Mondial au Brésil a été un tournant. Notre génération dorée commençant à vieillir, c'est avec un mélange de jeunes espoirs - qui raflaient tous dans les compétitions jeunes - et des gloires abordant le déclin que nous avons débuté cette Coupe du monde 2014. Et quelle cata ça a été ! Et l'apothéose a eu lieu dès le premier match avec probablement l'une des pires humiliations de l'histoire de notre sélection. On affronte alors les Pays-Bas dans un remake de la finale du Mondial 2010, mais rien ne se passe de la même manière. Xabi Alonso ouvre le score sur penalty rapidement et ce match promet d'être bien sympa. Quelle lourde erreur ! Juste avant la mi-temps, Robin Van Persie égalise sur un but devenu légendaire, une tête plongeante incroyable qui lobe Casillas depuis l'entrée de la surface. Ça fait mal, mais pas autant que ce qui arrive par la suite. Notre moral resté aux vestiaires, nous abordons la seconde période en concédant immédiatement un but par Arjen Robben puis une dizaine de minutes plus tard un autre (litigieux) de la part de Stefan de Vrij. Casillas va ensuite commettre une énorme boulette offrant un doublé à Van Persie avant qu'Arjen Robben plante un but incroyable après s'être joué de Ramos, Piqué et Casillas.
Une défaite 1-5 ça fait mal, mais ça n'élimine pas une équipe, il reste deux matchs, tout est encore possible. Sauf que le match suivant face au Chili, là encore, notre équipe se fait broyer. Les Sud-Américains sont dans tous les bons coups alors que nous ne mettons pas un pied devant l'autre. Eduardo Vargas puis Charles Aranguiz plantent tous les deux en première mi-temps, le score ne bougera pas et nous sommes déjà éliminés de la Coupe du monde après seulement deux matchs et sept buts encaissés. Alors certes, l'honneur sera plus ou moins sauvé avec une victoire 3 buts 0 face à l'Australie et surtout le dernier but, son 59e, de la légende David Villa. Surement le seul sourire de ce Mondial.
. Franchement, ce n'est peut-être pas un parcours de champion, mais ce sont des résultats d'une équipe survolant le football européen. De quoi laisser penser que l'on peut faire pareil sur le football mondial.
Un p'tit gars en particulier ? Attends, attends, t'as vu notre effectif ? Tous nos joueurs sont à surveiller, même notre troisième gardien est une pépite ! Bon, allez, comme il faut se prêter au jeu et n'en donner qu'un, je vais te dire celui qui sera notre maître à jouer car il est tout simplement au sommet de son art : Isco. Une nouvelle fois vainqueur de la Ligue des Champions, sa quatrième sur les cinq dernières saisons, excusez du peu, Isco est l'un des rouages essentiels au Real Madrid mais aussi à la Roja. Avec la sélection, c'est véritablement cette saison qu'il a prit une nouvelle dimension, devenant même buteur avec un doublé contre l'Italie en septembre puis un triplé contre l'Argentine en mars. De toute façon, c'est simple, Isco cette saison c'est 7 sélections en équipe nationale pour 7 buts et 2 passes décisives. Son bilan comptable parle pour lui. Et encore, ce n'est rien comparé aux sensations que procure une joueur comme lui sur le terrain. Nous avons eu Xavi, nous allons perdre Iniesta mais le football romantique et le sens de l'esthétisme ne partiront pas eux, Isco a prit le relais et offrira ses contrôles soyeux et ses passes milimitrées pendant encore quelques années. À commencer par en Russie cet été.
à notre Iniesta national en remportant le trophée qu'il nous avait offert il y a 8 ans. Dans ces circonstances, comment ne pas imaginer que l'on va participer à cette Coupe du monde pour une autre raison que gagner la compétition ?
. Bien sûr, on est les favoris, il n'y a pas de doute là-dessus donc le scénario idéal va être assez simple à imaginer. Le 15 juin, nous affrontons notre véritable rival dans ce groupe B et ça tombe bien, c'est notre meilleur ennemi, le Portugal. On gagne 3 buts à 1 avec un doublé d'un Isco déchaîné qui va ainsi entamer une compétition qui sera stratosphérique pour lui. Diego Costa va lui aussi y aller de son but, répondant à un Cristiano Ronaldo buteur sur penalty. Cinq jours plus tard, face à l'Iran, nous nous offrons une manita avec un doublé de Diego Costa, un but David Silva, un autre de Marco Asensio, et même un de Sergio Ramos, de la tête sur corner évidemment. Pour le dernier match face au Maroc, Julen Lopetegui se permet de faire tourner et nous gagnons 2-1 avec des buts de Iago Aspas et Don Andres Iniesta. En huitième de finale, nous tombons sur l'Égypte. Pas de détail, une victoire 3 buts à 1 avec un Isco auteur de trois passes décisives pour Diego Costa, Koke et Lucas Vasquez.
. Face à la France, la lutte est difficile, mais un Isco dans une forme incroyable va réaliser un récital et nous placer sur le toit du monde. Une victoire 3-2 splendide qui marque la fin d'une époque, Iniesta, Ramos et Piqué annoncent leur retraite internationale et l'Espagne rayonne à nouveau.
J'imagine que ma réponse va être un peu similaire à celle des autres grandes nations. Surtout, qu'on a connu ce scénario il y a quatre ans lors du dernier Mondial. Je parle évidemment d'une élimination dès la phase de poules. Une défaite 1-2 face au Portugal alors que nous dominons tout le match nous plombe le moral et nous enchaînons avec un match nul et vierge décevant face à l'Iran. Face au Maroc pour le troisième et dernier match, nous pouvons encore nous qualifier pour les huitièmes de finale. Mais là encore, nous sommes à la ramasse et nous nous inclinons 2 buts à 0 face à une équipe marocaine à la hauteur de l'événement contrairement à la notre. Avec un petit point, nous sommes évidemment éliminés et une nouvelle fois la honte nous tombe dessus. Nos dernières gloires annoncent leur retraite internationale ajoutant de nouvelles larmes sur nos joues et l'avenir s'annonce bien sombre pour nous.
.
— Coupe du Monde 2018 ???????? (@FrenchCDM2018) 30 mai 2018
151. C'est le nombre de sélections que compte Sergio Ramos à seulement 32 ans. Une véritable performance pour le défenseur central et capitaine de la Roja.