C’était comment la dernière fois ?
Une bien belle compétition et une réussite sportive pour nous, même si l'on nous aurait aimé passer un tour de plus. En phase de poules, nous tombons avec l'Argentine, l'Iran et la Bosnie-Herzégovine. Un groupe homogène donc puisque seule l'Argentine semble intouchable. On débute ce Mondial brésilien par un match nul et vierge décevant face à l'Iran durant lequel nous perdons sur blessure notre défenseur central Godfrey Oboabona. La rencontre suivante se passe mieux, face à la Bosnie-Herzégovine nous gagnons sur la plus petite des marges dans une partie très serrée, dans laquelle seul Peter Odemwingie parviendra à trouver la faille, en première période. Avec 4 points, nous ne sommes pas encore certains d'être qualifiés puisque nous devons compter sur les Bosniens pour gagner face à l'Iran. Et c'est ce qui se passe tandis que nous perdons 2 buts à 3 face à l'Argentine. Dans ce match parti sur des chapeaux de roues, Lionel Messi ouvre le score dès la 2e minute avant qu'Ahmed Musa n'égalise sur l'engagement ou presque. Le génie argentin va redonner le score à l'Albiceste juste avant la mi-temps, mais là encore, nous égalisons par Ahmed Musa au retour des vestiaires. Mais le troisième but argentin dès la 50e minute de Marcos Rojo sera le dernier et nous tombons les armes à la main face à meilleur que nous, mais nous sommes qualifiés pour les huitièmes de finale. Là, c'est nous tombons face à l'équipe de France. Survoltés, nous parvenons à résister aux assauts français durant 80 minutes, mais nous cédons sur une tête de Paul Pogba avant d'encaisser un second but dans le temps additionnel. Certes nous sommes éliminés et des regrets sont présents, mais nos joueurs ont su faire honneur à notre pays.
La route a été bonne ?
Très bonne merci ! Après un match de barrage servant de troisième tour face au Swaziland, nous nous sommes facilement qualifié pour le quatrième tour, devant alors affronter la Zambie, le Cameroun et l'Algérie. Un groupe très relevé donc, mais que nous avons presque survolés. Une victoire 1-2 en Zambie et une autre plus facile à domicile face à l'Algérie (3-1) nous place dans de bonnes conditions. Puis vient le match que nous craignions le plus, face au Cameroun. Mais tout tourne bien pour nous et nous gagnons 4-0 avec deux buts durant chaque période. Au match retour, les Camerounais voulant laver l'affront vont arriver à nous accrocher (1-1) mais une victoire face à la Zambie (1-0) nous assure notre ticket pour la Russie en juin. La lourde défaite 0-3 face à l'Algérie pour le dernier match de ces éliminatoires n'y changera rien, nous serons au Mondial 2018 !
Un p’tit gars à observer en particulier ?
. Plusieurs fois rejeté, dans les clubs par lesquels il est passé, Victor Moses n'a jamais arrêté de travailler pour enfin s'imposer, à 26 ans. À Chelsea sous les ordres d'Antonio Conte, il a enfin pris l'ampleur dont ses différents coachs par le passé ont tant rêvé. Reconverti en un, latéral offensif dans une défense à 5, Moses sait toujours aussi bien faire parler sa puissance comme milieu de terrain voire comme attaquant dans un schéma à quatre défenseurs. Ce gars-là, c'est un monstre physique, un abatage incroyable sur la pelouse et, surtout, un leader au service du collectif. Alors, pas de doute, s'il y a bien un joueur qui est à observer dans notre équipe, c'est Victor Moses, car il est tout simplement impressionnant.
C’est quoi l’objectif cette année ?
Trois fois lors des six dernières éditions, nous avons échoué en huitièmes de finale (1994, 1998, 2014). Alors l'objectif est clair : enfin dépasser ce stade qui nous est fatidique et nous qualifier pour les quarts de finale. Avoir un objectif plus important serait aussi prétentieux que fou même si l'on rêve tous du dernier carré. Donc, voilà, notre objectif sera d'être sérieux et appliqué durant la phase de poules pour en sortir dans un premier temps et, ensuite, gagner le huitième de finale pour marquer notre histoire.
Un scénario idéal ?
, avec nos tripes, grâce à un doublé de Kelechi Iheanacho qui nous place dans les meilleures conditions. La rencontre d'après, face à l'Islande, tourne, encore une fois, à notre avantage. Battus largement par l'Argentine, les Islandais ne sont pas au mieux et dès les premières minutes Victor Moses parvient à trouver la faille. Deux autres buts suivront alors, imaginons un du jeune Alex Ibowi et un autre d'Elderson Echiejile de la tête sur corner. Avec 6 points, nous serions ainsi déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, la Croatie ayant également perdu son second match. Une situation parfaite avant d'aborder le plus gros match de ce groupe D, face à une Albiceste elle aussi qualifiée avec deux victoires. Alors certes, nous sommes en train d'imaginer le scénario idéal, mais vaincre l'Argentine semble compliqué. Nous pouvons toutefois imaginer un match nul qui arrange tout le monde, si possible avec plein de buts. L'Argentine finit première au goalaverage, nous nous qualifions en restant invaincus et le public a le droit à du spectacle. Ce serait beau non ? Un 2-2 avec les mêmes doubles buteurs qu'en 2014, Lionel Messi pour l'Argentine et Ahmed Musa pour nous, serait vraiment une belle histoire. En huitième de finale, face à la France, notre parvenons à imposer notre rythme à des joueurs qui éprouvent des difficultés dans chaque duel ou accélération, l'impact physique de nos joueurs étant largement supérieur. Sur le plan comptable cet avantage se fait ressentir puisque Kelechi Iheanacho ouvre le score sur une contre-attaque menée à cent à l'heure. Dans ce remake du huitième de finale de la Coupe du monde 2014, nous parvenons à prendre notre revanche puisqu'Ahmed Musa plante lui aussi son petit but en seconde période. La réduction du score d'Antoine Griezmann n'y fera rien, ça y est, le Nigeria se qualifie pour la première fois de son histoire en quart de finale. Là, face au Portugal, notre puissance physique fait la différence puisque qu'après un match nul et vierge durant le temps réglementaire, Victor Moses parvient, sur un contre, à faire la différence avant de crucifier Rui Patricio. C'est fait, on est en demi ! Le Nigeria marque l'histoire du football africain en devenant le premier pays à intégrer le dernier carré d'une Coupe du monde. Bon, certes durant cette demi-finale nous ne sommes pas de taille face à la Belgique et ce coup-ci, notre puissance physique ne fait pas la différence. Tant pis, et même si en petite finale face à l'Espagne nous perdons, nous aurons marqué l'histoire, et ça, personne ne pourra nous l'enlever.
À l’inverse, un scénario catastrophe ?
C'est très simple : ne pas passer la phase de poules. On ne compte pas aller en Russie pour faire du tourisme, non. Mais avec l'Argentine, l'Islande et la Croatie dans notre groupe, les deux équipes éliminées seront forcément celles qui commettront le plus d'erreurs. Donc bon, on débute notre Mondial en affrontant la Croatie, si elle nous en colle 2 ou 3 et qu'ensuite l'Islande nous accroche le match nul, ça veut dire que l'on devra jouer notre qualification face à l'Argentine. On a connu plus simple et un Lionel Messi en forme pourra nous éliminer à lui tout seul, brisant ainsi notre rêve, mais aussi nos espoirs pour la suite. Une humiliation sur ce Mondial pourrait faire mal à notre nouvelle génération, très présente parmi les 23 qui y participeront.
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Quelque soit le parcours du Nigéria, pas de doute son maillot aura fait le buzz.
— Chris RNDWLK (@KrysiBoy) 1 juin 2018
4. Comme le nombre de sélections qu'a entraîné le sélectionneur, Gernot Rohr. Ce sont le Gabon, le Niger et le Burkina Faso.
- Croatie-Nigéria, jeudi 16 juin, 21h
- Nigéria-Islande, vendredi 22 juin, 15h
- Nigéria-Argentine, mardi 26 juin, 18h