VOUS AVEZ LOUPE LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !
Ce Mondial 2018, c’est définitivement loi des séries qui s’entremêlent. Il y a celles qui poursuivent leur délirante ruée : le champion en titre qui sort prématurément, la Suisse et plus évidemment encore le Mexique qui calent au stade des huitièmes de finale. Et il y a celles qui s’estompent comme un frisson dans la nuit russe. La malédiction anglaise lors des séances fatidiques de tirs au but est de celles-ci. Au même titre que l’était quelques heures plus tôt l’incapacité suédoise à retrouver un top 8 mondial. Ce sera donc Suède-Angleterre, un quart de finale mondial que nul n’avait certainement pronostiqué en amont de la compétition et c’est peu dire qu’il aura été bien long à se dessiner.
Contre mais surtout avec des Colombiens accrocheurs, les Anglais ont produit un bien sinistre spectacle pendant 90 minutes à Moscou avant que les nerfs des deux camps ne se relâchent légèrement en prolongations. Passé le néant de la première période, la crispation s’est emparée des acteurs et les mauvais esprits comme l’humeur délétère des joueurs ont empoisonné une partie peu spectaculaire mais très – trop - engagée. On regrettera fortement la pression mise constamment sur l’arbitre et le fait que les Anglais, peut-être gagnants au « calmomètre », aient davantage compté sur la défaillance colombienne que sur leurs qualités pourtant bien réelles ballon au pied. Car passé un indiscutable penalty provoqué par le naïf Carlos Sanchez sur Harry Kane et transformé par ce dernier, les Britanniques ont attendu et joué un jeu dangereux. Les Colombiens ont fini par revenir en jouant tapis. Au poker, c’est plus souvent à quitte qu’à double mais sur la tête de Mina mise au fond des filets anglais, les Cafeteros ont gagné trente minutes de jetons en plus, pour finalement perdre sur leur dernière mise.
Cette dernière mise, on y revient donc. La séance fatidique des tirs au but. Cela nous impose un bref retour en arrière. Nous sommes le 22 juin 1996 et l’Angleterre, hôte de l’Euro, affronte l’Espagne en quart de finale à Wembley. La légende David Seaman prend le dessus sur Andoni Zubizarreta, l’Angleterre gagne la séance 4-2 et plonge alors dans un vide qui aura duré 22 ans. 22 ans de disette, 22 ans de critiques souvent justifiées – malheureusement - à l’encontre des portiers des Trois Lions. 22 années que de son gant ferme sur la frappe de Carlos Bacca l’excellent Jordan Pickford annihilera tout à la fois, attendant alors fébrilement qu’Eric Dier vienne conclure la malheureuse série. Après des échecs dans l’exercice notamment contre l’Argentine (1998) et le Portugal (2006), l’Angleterre a enfin triomphé dans une séance irrespirable. Et dans le sillage de sa terrible série qui s’achève, elle peut plus que jamais rêver à retrouver une finale mondiale qui serait sa première depuis 1966. À Moscou le 15 juillet prochain, ce sera la nation aux Trois Lions. Ou au choix la Suède, la Russie ou la Croatie. L’indiscutable poids lourd du bas du tableau, c’est indéniablement l’Angleterre. Il lui faudra maintenant assumer ce statut, en tout cas bien plus qu’elle ne l’a fait ce soir.
LA NOTE DU MATCH (19/100) :
Rendez-nous les Japonais, avait-on envie de crier. Apparemment, le spectacle, c'était hier, on avait 24 heures de retard. Dommage pour nous et les 80 000 supporters présents dans le stade de Moscou. On se demande même si Espagne-Russie n'était pas plus intéressant. Mais au niveau des décisions arbitrales, siédérantes, cette rencontre-ci valait son pesant d'or. Vous comprenez donc le point additionnel.
Remettez-nous Mbappé, avait-on envie de hurler ! Comment Rose, Henderson ou Kane ont-ils réussi à manquer autant d'occasions pour l'Angleterre ? Et que dire de Falcao malheureux (sur ses rares occasions) devant les buts ? Il faut attendre une frappe lointaine de Mina en fin de match, puis un corner transformé par ce même joueur pour enfin obtenir une action digne d'un Mondial. Sinistre spectacle, on vous disait.
dans la surface de réparation. Non, ça ne nous avait pas manqué, et on aurait préféré les éviter. Malheureusement, Anglais et Colombiens ont souhaité nous montrer leurs compétences dans ce domaine. En revanche, le talent à l'état pur était inexistant. Ni coup de génie ni de construction de jeu. On a cherché pendant trop longtemps les qualités techniques de ces joueurs, qui évoluent pourtant dans des championnats de haut niveau et participent à des compétitions de la même catégorie. Quand on s'appelle Falcao ou Kane, Quitero ou Lingard, on doit faire mieux.
On a hésité à zapper et se passer en replay Belgique-Japon. Puis on s'est dit qu'on devait malgré tout faire le résumé de cette purge, pardon, ce match. L'affiche de la rencontre était pourtant alléchante et on avait hâte de la voir débuter ! Malheureusement, on a (trop) vite déchanté. Seule l'égalisation dans les dernières minutes de temps réglementaire a redonné un peu de saveur à ce match, vite retombé dans les limbes de l'ennui dès les prolongations.
Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut) :
-10 pour l'arbitrage. Inadmissible. Avertir les Colombiens quand ce sont les Anglais qui simulent, ne pas siffler corner quand le défenseur dévie de la tête un centre, gêner les équipes dans leurs passes, rater des hors-jeu évidents. Non, M. Geiger, vous méritez zéro pointé.
+3 pour la Colombie qui n'a rien lâché et a égalisé dans la dernière minute de jeu, relancant totalement la partie.
-1 pour Sanchez, qui après son rouge obtenu à la 4ème minute du premier match colombien, provoque ici le penalty que transforme Harry Kane. On devrait peut-être l'empêcher d'accéder à la surface de réparation non ?
+3 pour une séance de tirs au but assez sympathique, deux beaux arrêts et des tirs superbement ajustés
5 TWEETS QUI EN DISENT LONG
— le Kabylou (@nounouvava) 3 juillet 2018
— Larbi Tranculay (@Larbi_Tranculay) 3 juillet 2018
— ♧Xstian♧ || #Out (@tchoupinov) 3 juillet 2018
— Inoxydable (@Francoisdacier) 3 juillet 2018