Coupe du monde 2018

Quarts de finale

Le résumé honnête d'Uruguay-France

C'est son truc à Varane de sauter plus haut que les autres - Iconsport
Secouez vos maillots dans les airs, tambourinez sur vos klaxons mais laissez (pour l'instant) le champagne au frais : l'équipe de France s'est qualifiée cet après-midi pour sa sixième demi-finale de Coupe du monde contre la Céleste (2-0). Ça se fête bien évidemment mais vu la performance collective dantesque produite par les poulains de Didier Deschamps lors de cet Uruguay-France, notre petit doigt nous dit que cette qualification n'a peut-être rien d'une finalité. Tout commence et on vous explique pourquoi dans ce résumé certifié 100% honnête par nos huissiers.

VOUS AVEZ LOUPÉ LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !

Quoi qu’il arrive, nous reverrons deux fois la France lors de ce Mondial. La prochaine lors de la demi-finale de Saint-Pétersbourg et la suivante lors de la grande finale de Moscou ou la petite, également à Saint-Pétersbourg. Si l’on préférerait évidemment voir les Bleus ne pas s’éterniser dans la Venise de la Baltique, on ne peut que se réjouir d’avoir encore au minimum 180 minutes à passer avec cette équipe qui apparaît comme la plus cohérente sur le terrain depuis la retraite de Zinédine Zidane il y a 12 ans. Contre la Céleste, les Bleus auront joué avec parcimonie quand il le fallait et troqué la gestion contre plus de verticalité dès lors que l’Uruguay baissait le pied. Auréolée de la performance collective la plus aboutie depuis le début de cette Coupe du monde, l’équipe de France a déjà distribué bien du bonheur. Réjouissons-nous, avec calme toujours, que ce ne soit pas terminé. En fait, il se pourrait bien que tout ne fasse en réalité que commencer.

LA NOTE DU MATCH (75/100)

   L’on savait évidemment avant le match que nous n’aurions pas des France-Argentine à chaque sortie des Bleus. Quand bien même, malgré la chute vertigineuse du spectacle produit, celui-ci fut tout de même au rendez-vous, dans un tout autre registre. La maitrise technique tricolore et la réjouissante partition jouée en défense auront offert de jolies choses pour se ravir les yeux. Dommage que l’Uruguay ait évolué un ton en-dessous.

   On s’attendait à un énième Uruguay-France ultra verrouillé et si les choix des deux entraineurs n’ont rien eu d’inattendu, ils ont accouché d’un duel plus ouvert que prévu. Un peu comme quand on met les mêmes ingrédients dans une pâte à crêpe depuis dix ans et qu’un jour, elles ont mystérieusement un goût plus savoureux. Onze tirs de chaque côté auront jalonné la partie. Les buts : une jolie combinaison française sur coup-franc pour la réalisation de Varane et un raté mémorable de Muslera sur une frappe flottante de Griezmann amenée par une belle construction.

   Eclipsée dans le jeu par les Français, l’Uruguay a beau être celle des deux équipes qui arbore un soleil sur son drapeau, c’est bien l’équipe de Didier Deschamps qui a illuminé la partie. C’est bien simple, on n’est pas loin de penser qu’en termes de maitrise technique collective, les Bleus ont réussi à Nijni-Novgorod la meilleure performance de ce type du Mondial. Un peu comme l’Allemagne et l’Espagne l’avaient fait lors de leurs quarts de finale respectifs en 2014 et en 2010. L’une et l’autre étaient dans la foulée grimpées sur le toit du monde.

C’est l’histoire de la 6ème qualification de l’équipe de France pour les demi-finales de la Coupe du monde. C’est forcément une belle histoire mais ce n’est pas la plus rocambolesque qui soit. En réalité, la maitrise française a fait de l’ombre à tout suspense et la boulette de Muslera a précipité le dernier acte dans une attente sans sourcillement côté français. Mais on peut passer un assez bon moment - en tout cas pas trop mauvais - devant un film HYPER prévisible, qu’en pensez-vous les fans des long-métrages de Dany Boon ?

Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut.) :

  • +6 pour la maitrise collective de l’équipe de France. On met rarement des +6 depuis le début de la compétition mais on a décidé de marquer les esprits en précisant que c’est une mention très bien qui est à la clef ce vendredi pour les Bleus. Aussi à l’aise sur jeu court que sur jeu long, efficaces tant à l’heure de la gestion qu’au moment de lancer des sprints, les joueurs français ont atteint un niveau de maitrise qui laisse de plus en plus croire en une deuxième étoile.
  • +2 pour Antoine Griezmann. Seul joueur de l’effectif à avoir dû passer l’essentiel de la rencontre perdu entre les deux lignes de 4 uruguayennes particulièrement resserrées, le natif de Mâcon a eu le rôle ingrat de la créativité en milieu hostile. Pour surprendre dans ces conditions, il faut oser des gestes. Pas toujours heureux dans cet exercice, il est nettement monté en puissance avant d’aller gratter des ballons précieux en fin de match et donné l’excellent tempo de la maitrise des derniers instants. Et évidemment, passeur décisif génial pour Varane et buteur pour le pion du break, le joueur est venu inscrire son nom sur la feuille des statistiques. Monsieur grand match a encore montré le bout de son nez et c’est tout l’hexagone qui s’en réjouit.
  • +2 pour Hugo Lloris, -3 pour Fernando Muslera. Il paraît que dans l’exercice des tirs au but, l’Uruguayen aurait eu le dessus sur le Français. On ne saura jamais mais il va sans dire que dans le jeu, le gant ferme de Lloris sur la tête bien smashée de Caceres en fin de première mi-temps domine de trois montagnes empilées les unes sur les autres l’abominable boulette-passoire de Muslera qui a enterré les espoirs déjà peu luisants de ses partenaires. La France avait Loris, l’Uruguay avait Karius. 
  • +/-0 pour l’Uruguay, réduite à l’impuissance la plus totale. On n’a pas vu Luis Suarez en dehors des moments où il se plaignait. On n’a pas vu beaucoup de situations franches, on n’a pas vu la Céleste du premier tour et des huitièmes mais cela doit plus à la performance française qu’à une défaillance des Sud-Américains. Ces derniers sont juste tombés sur bien plus forts qu’eux et la logique du football – car oui, elle finit par exister dans ces grands matchs – a fini par l’emporter. Les Belges ou les Brésiliens – futurs adversaires des Bleus – sont prévenus !

6 TWEETS QUI EN DISENT LONG