VOUS AVEZ LOUPE LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !
C’est fou ! C’est complètement dingue ! Qu’est-ce qu’il y a dans le cœur de l’équipe d’Allemagne de football qu’il n’y a pas dans ceux des autres nations ? Là où la France en 2002, l’Italie en 2010 et l’Espagne en 2014 n’avaient pas su résister à leur sombre destin, la Mannschaft, elle, a su donner une belle mandale aux ténèbres qui tentaient de l’attirer vers une douloureuse et inattendue élimination.
95ème minute de ce monumental Allemagne-Suède : le Toulousain Jimmy Durmaz vient de commettre une faute à gauche de la surface suédoise. Le score est toujours d’un but partout. On s’attend tous à ce que ça devienne un centre et qu’en supériorité numérique depuis l’exclusion de Jerome Boateng – et surtout dominateurs dans les airs – les Suédois cueillent le ballon et l’envoient balader au royaume de Manuel Neuer. Mais non. Les Allemands surprennent leur monde et le jouent à deux, Toni Kroos botte le ballon et c’est l’impensable : le cuir fonce et s’enroule dans la lucarne de Robin Olsen. La Mannschaft mène désormais 2-1 et comme un bâtard du Nord revenu d’entre les morts, elle laisse éclater sa joie d’être en vie.
Ce Mondial 2018 prend une toute autre dimension avec ce match, c’est peut-être la pierre angulaire de vingt derniers jours de compétition qui s’annoncent exceptionnels. Car pour la première fois depuis 12 ans, le champion du monde en titre semble capable de rallier le second tour. Après ça, après tout ce qu’ils ont fait, les Allemands n’ont pas le droit de ne pas y être. Non. Parce qu’Ola Toivonen et son lob délicieux avait écrit une toute autre histoire pour eux. Parce que le nul qui se dessinait avait des allures de fin de règne. Le poteau trouvé par Julian Brandt et le son du cuir qui s’y fracasse sonnaient comme un requiem de mort. Mais c’est désormais dans la peau des revenants que les partenaires de l’excellent Timo Werner vont poursuivre l’aventure russe. Et forts de cette redoutable expérience collective, ils pourraient bien revenir plus forts que jamais. Mais de quoi, oh oui, de quoi sont-ils faits ces Allemands ?
LA NOTE DU MATCH (83/100)
Spectacle général (20/20) : Un match de football vécu comme un spectacle ne s’apprécie pas que dans le périmètre de la pelouse. Cet Allemagne-Suède 2018, c’est plus que les brins d’herbe de Sotchi et les acteurs qui y transpiraient. C’est les supporters serrés dans les tribunes, ceux massés devant des écrans géants ou leur télévision. Mais plus encore, ce sont les 84 ans d’histoire de l’Allemagne en Coupe du monde qui ont connu un frisson terrible dans ce Mondial. Jamais éliminée en poules, l’équipe championne du monde en titre avait tout face à elle pour vivre une sortie de route inimaginable. Et elle a tenu contre vents et marées dans une ambiance crispante et tétanisante. Un grand moment de sport !
Occasions et buts (16/20) : Les pions : une sucrerie, une gourmandise et un coup de cul. Un coup de genou plutôt, signé Marco Reus mais qui a eu le mérite de relancer l’Allemagne en début de seconde période. Auparavant, Ola Toivonen avait plongé l’Allemagne en enfer avec un lob délicieux sur Neuer. Puis il y a eu le coup de pétard final de Kroos, le tout entrecoupé par des tentatives allemandes vaines, un poteau de Brandt et des mauvais choix suédois. Un très bon cru. Au BAC, 16, c’est mention très bien !
Qualité technique (12/20) : C’est connu, les Suédois ne sont pas de grands techniciens mais le toucher de balle de Toivonen sur son but et la conduite de balle de Forsberg valent le détour. On attendait surtout des Allemands qui se sont souvent précipités. Ils n’ont pas sauvé leur peau avec leur habilité technique au-dessus de la moyenne mais avec leurs tripes.
Scénario et suspense (20/20) : S’il était possible de donner plus, on le ferait ! Mais quelle partie emballante. Le suspense était enivrant, comme si un moment d’histoire se jouait sous nos yeux. La Suède qui ouvre le score, l’Allemagne plus que jamais dans les cordes et ce rebondissement incroyable. Le pire c’est que la survie allemande dans ce Mondial n’est pas encore jouée et appelle un troisième épisode dans la trilogie contre la Corée du Sud mercredi !
Bonus et malus (15/20) : Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut) :
- +3 pour Ola Toivonen, le joueur qui est capable de ne pas marquer sur ses 23 derniers tirs avec Toulouse en Ligue 1 mais qui claque un lob de fou sur Neuer pour sa 2ème tentative dans le Mondial.
- -3 pour l'Allemagne qu'on n'a pas reconnu tout au long de la rencontre. Le jeu posé et le calme dans l'exécution des principes de base du football d'outre-Rhin ont laissé la place à la panique et à la précpitation. À corriger pour continuer à exister dans ce Mondial.
- +5 pour le seul et l'unique Toni Kroos. Faut avoir une sacrée paire de balloches pour tenter une frappe pareille à ce moment du match - que dit-on - de l'histoire de l'équipe d'Allemagne. Qui plus est après avoir joué un match scandaleusement dégueulasse. Un coup de Kross dans la gueule du destin !
L'INSTANT POP CULTURE
Si Tony Kroos était un personnage central de la religion catholique, il serait Jésus-Christ. Mort puis ressuscité.
Si Allemagne-Suède était un film, ce serait : The Last Hitman, 24 heures en enfer. C'était plutôt 24 minutes montre en main mais pour l'Allemagne, c'était carrément l'enfer.
4 GIFS QUI RÉSUMENT BIEN L'AFFAIRE
Si les supporters mexicains - qui vont finalement devoir encore lutter pour leur qualif' contre la Suède - pouvaient choper Toni Kroos, voilà ce qu'il se passerait :
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Resté sur le banc de touche, Mesut Özil n'en est pas revenu quand l'Allemagne s'est finalement imposée
Viiiiiiite ! Il y a des demoiselles suédoises en détresse à Sotchi !
4 TWEETS QUI EN DISENT LONG
#ALLSUE. J’avais vu quelquefois cette combinaison, mais jamais réussir. Extraordinaire!
— Philippe Vandel (@PhilippeVandel) 23 juin 2018
Rappel : bla-bla-bla, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. pic.twitter.com/euZMOIa1TQ
DINGUE de remporter ce match ! Les Allemands ont tout eu contre eux :
— Ambre Godillon (@AmbreGodillon) 23 juin 2018
❌ Malchance : blessure de Rudy
❌Fait de jeu : Boateng exclu
❌ Manque de réussite : poteau
❌ Adversaires : après Ochoa, se confronter à un grand Olsen#ALLSUE
Je suis tombé amoureux ????????????????????. #ALLSUE pic.twitter.com/DLev4aGTiZ
— Len (@lll131313) 23 juin 2018
"Est-ce que je devrais inverser les relayeurs pour permettre aux latéraux de déborder sur le côté...Tiens, elle était salée celle-là." #ALLSUE pic.twitter.com/L6nkvD4sE5
— Winamax Sport (@WinamaxSport) 23 juin 2018