VOUS AVEZ LOUPE LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !
L’Amérique du Sud avait un contentieux à régler avec l’Europe ce samedi soir. L’éviction quelques heures plus tôt de l’Argentine par la France (4-3) signifiait qu’un semblant de pouvoir avait été pris par le Vieux Continent dans cette Coupe du monde. Le succès de l’Uruguay sur le ring de boxe de Sotchi face aux champions d’Europe en titre portugais est venu porter le score à 1-1. Les partenaires de Diego Laxalt rejoignant ainsi les Bleus en quarts de finale. Depuis 1930 et la première Coupe du monde glanée par la Céleste sur ses terres, l’Europe et la confédération sud-américaine se partagent en effet les trophées suprêmes. Leurs confrontations lors des phases finales et plus encore lors des duels à élimination directe ont donc une saveur un peu particulière.
Au-delà de la qualification de l’Uruguay en quarts de finale, c’est surtout en Europe la chute du vainqueur de l’Euro 2016 qui va s’attirer la lumière des projecteurs et pour une multitude de raisons. Tout d’abord, les limites lusitaniennes entrevues passé l’exceptionnel Portugal-Espagne (3-3) du 15 juin dernier ont trouvé une résonnance. Face au Maroc (1-0) puis devant l’Iran (1-1), le Portugal était apparu solide mais moins cohérent offensivement dès lors que Cristiano Ronaldo ne sortait pas un exploit de sa boite magique. Et en dehors d’un autre bijou – signé de l’extérieur du droit de Ricardo Quaresma – le Portugal sera toujours apparu balbutiant offensivement en territoire russe. C’est donc tout sauf une surprise de le voir renversé si tôt dans l’aventure mondiale.
D’autant plus que la Seleçao das Quinas vient de se faire renverser par toutes les qualités dont elle ne dispose pas. Le calme et la discipline dans l’arrière-garde qu’incarnent excellemment côté uruguayen Diego Godin et José Maria Gimenez. Mais surtout de vraies qualités de finisseurs – limite de tueurs - face aux buts, cette fois-ci illustrée par la maestria d’Edinson Cavani, auteur d’un doublé, et la combativité d’un Luis Suarez, passeur génial sur le premier pion. Les sceptiques quant au parcours européen du Portugal en 2016 et sur la limite audible de son jeu viennent donc de se mettre sous la dent de quoi prouver au monde entier qu’ils avaient raison sur les faiblesses ibériques.
Il reste que dans la même journée, en ce samedi 30 juin, les deux plus grands joueurs de notre ère que sont Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ont quitté le Mondial au stade des huitièmes de finale. Ils seront vraisemblablement rejoints par Edinson Cavani, tristement sorti sur blessure. Les deux meilleurs joueurs du monde sont dehors, tout comme le champion en titre allemand et son dauphin argentin. Tout comme à présent donc le récent champion d’Europe portugais. Pour les 14 nations encore en lice dans cette Coupe du monde, la voie vers la gloire n’a jamais semblé aussi dégagée.
LA NOTE DU MATCH (62/100) :
Spectacle général (13/20) : Jouer son huitième de finale après un 4-3 légendaire comme celui survenu lors de France-Argentine, c'est comme passer aux toilettes après un Mexicain, c'est compliqué. Mais Uruguayens et Portugais auront quand même élevé leur niveau de jeu pour nous offrir une prestation de qualité supérieure. Sans être flamboyants, les stars de ce match auront tout de même été à la hauteur du rendez-vous. Une belle journée de Coupe du monde bien clôturée.
Occasions et buts (13/20) : Avec 20 tirs à 5 en faveur du Portugal, on pourrait croire que la Seleçao a fait le spectacle. Que nenni ! En cadrant seulement 5 fois, les coéquipiers de Ronaldo n'ont que peu fait trembler Fernando Muslera (écho donc à ce qu'on disait précédemment). En revanche, en évoluant en bloc et en contre, la Celeste nous a fait rêver avec deux bijoux de Cavani. D'abord parfaitement servi par Suarez après un une-deux XXL sur l'ouverture du score, El Matador a crucifié Rui Patricio d'une merveille de frappe pied ouvert à la Titi Henry.
Qualité technique (8/20) : Clairement, la technique et les beaux gestes n'étaient pas au programme ce samedi soir. Les deux équipes sont des habituées des blocs bas et de la rigueur défensive. La Celeste n'avait d'ailleurs pas encaissé de buts lors de ce Mondial avant l'égalisation de Pepe sur corner. Quelques jolis mouvements de Bernardo Silva et Joao Mario auront égayé le spectacle haché de cette rencontre, mais l'intensité physique et les gestes défensifs sont parfois plus importants que les contrôles en porte-manteaux. Surtout si on se balade constamment en k-way.
Scénario et suspense (16/20) : Quand on arrive en phase à élimination directe de la Coupe du monde, peu importe la rencontre, l'enjeu est de taille. Qui plus est ici lorsqu'il s'agit des champions d'Europe qui affrontent le vainqueur de la poule du pays hôte. En plus de statistiques plus ou moins équivalentes à la mi-temps, le score a toujours été serré. Bien que jamais menée, la Celeste se sera fait peur en seconde période en encaissant l'égalisation de Pepe et en laissant la totalité du jeu aux Portugais. Un bijou de Cavani plus tard, la Seleçao aura tout tenté mais Godin, Gimenez et surtout Muslera sur ses sorties aériennes auront eu raison de l'espoir portugais. La tension évidente de cette rencontre n'aura donc cessé qu'au coup de sifflet final.
Bonus/Malus du jury (12/20) : Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut) :
- +2 pour Fernando Muslera ! Pour sa 101ème, comme les Dalmatiens, le portier de la Céleste n'a pas fait tâche, au contraire. Un monstre dans les airs. Cruel et d'enfer !
- -3 pour le coach uruguayen Tabarez qui a choisi de fermer le jeu en deuxième période malgré l'égalisation portugaise.
- +5 pour le doublé d'El Matador, deux buts splendides qui viennent faire grimper les performances du jour des joueurs du Paris SG. Vous le sentez venir vous le quadruplé de Neymar lundi ?
- -2 pour l'absence des deux meilleurs joueurs du monde que sont Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Barbe rousse et tête de bouc sont out. Un passage chez le barbier s'impose !
4 GIFS QUI EN DISENT LONG
Quand l'Uruguay encaisse son premier but de la compétition sur un centre repris par Pepe
CR7 et Lionel Messi se croisent ce soir
Edinson Cav'henry
Des images rares de Fernando Muslera captées par nos caméras isolées