Ricardo Quaresma voit le jour en 1984 à Lisbonne. Rien n’est ordinaire chez le petit Ricardo puisqu'il est le petit-fils d’un international Portugais, Artur Quaresma, qui s’était fait connaitre en 1938 en refusant de faire le salut franquiste avant une rencontre amicale entre le Portugal et l’Espagne. D’origine gitane, le grand-père de Ricardo est fier et courageux, des traits de caractère qui vont suivre l’ancien joueur de Porto pendant tout sa carrière. Pas facile, d’être un gitan au Portugal où le racisme et discrimination font partie du quotidien des gens du voyage. Ses premières années sont loin d’être un conte de fée. Un père pas toujours présent et une mère qui accumule trois boulots pour joindre les deux bouts lui donneront la force de se surpasser pour intégrer le centre de formation du Sporting Portugal.
Natif de Lisbonne, c’est naturellement qu’il signe au Sporting, meilleur centre de formation du Portugal, à l’âge de 14 ans. Là-bas il va rencontrer son pote Cristiano Ronaldo mais également les futurs forces du Portugal, comme José Fonte ou Joao Moutinho. A cette époque, le niveau du « cigano » sidère la planète football lusitanienne. Le nouveau Figo, c’est lui. Technique, rapide, hargneux, le joueur possède toute la panoplie du prodige et de futur crack comme Bojan Kricic, Marvin Martin ou encore Hervin Ongenda… Oui, oui ces joueurs étaient censés être LE futur du foot de haut niveau. La presse l’imagine déjà comme le leader de la Seleçao qui la mènera vers son premier titre. En tout cas, il remporte l’Euro Espoirs en 2000 et sa carrière est lancée dans le groupe pro du Sporting.
C’est une connaissance du foot français qui lance Quaresma dans le grand bain. Si je vous dis Cristiano Ronaldo, Jimmy Briand ou encore Jacques Faty, quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit, mis à part de l’étonnement ? László Bölöni bien sûr ! Le Roumain confère une confiance aveugle à son jeune joueur et lui permet de réaliser, à 18 ans, le doublé coupe-championnat du Portugal avec le Sporting. Et c’est là que tout part en vrille, Quaresma signe au Barça et n’arrive pas s’imposer. Seulement un but et une passe décisive en 22 rencontres sous le maillot blaugrana et un gros gros problème d’adaptation. Le mec se prend pour Maradona et veut dribbler la planète entière, incompatible avec l’esprit collectif du FC Barcelone.
Il revient à Porto, en 2004, un an après avoir signé en Catalogne. C’est là-bas qu'il va développer son talent et remplir son armoire à trophées pour devenir un des meilleurs joueurs du championnat portugais. Son arme secrète ? La fameuse « trivela », une facilité à utiliser l’extérieur de son pied pour tirer, centrer et même faire des passes. Tellement déconcertante. Demandez à N’jie si c’est aussi simple que ça de faire un extérieur du pied… Près de dix ans après, le Mustang est passé par l’Inter, Chelsea, Besiktas ou encore Al-Alhy avant de reposer une nouvelle fois ses valises en Turquie. Logique pour une personne du voyage, mais ça en fait des check-in dans les aéroports.
Le plus beau but de Quaresma avec la Seleçao, de l'extérieur bien entendu
Mais pourquoi n’a-t-il jamais été convoqué pour jouer une Coupe du Monde ? Absent lors mondial 2006 par choix, le joueur de Besiktas est ensuite boycotté en 2010. Pourquoi ? Aucun temps de jeu à l’Inter, merci le Special One… Le marabout Mourinho le fait venir pour lui faire comprendre qu’il ne fait pas partie de ses plans. La relation entre les deux hommes tourne au conflit et Mourinho n’est pas du genre à faire machine arrière… Mais cette année, c’est la bonne ! Indiscutable dans toutes les listes de Fernando Santos depuis 2015, le Gitan va enfin connaitre une Coupe du Monde, à l’âge de 34 ans. Une récompense et surtout une preuve de confiance pour le Ben Arfa du football portugais qui aura galéré toute sa carrière pour embellir son image au Portugal.