Russie 2018

Tour des Nations : Iran

Tour des Nations : Iran
L'Iran n'a pas affiché ses ambitions, on les a imaginées pour vous - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, une nation qui – on a tendance à l’oublier – est de plus en plus régulière sur l’échiquier du football mondial. Place à l’Iran !

C’était comment la dernière fois ?

La dernière fois, c’était il y a 4 ans. Oui, nous étions au Brésil. Et nous serons en Russie cet été, c’est la première fois de notre histoire que nous jouons deux Coupes du monde de suite. Mais on était présent en 1998 et en 2006 aussi. Le Mondial, on commence à connaître même si en Amérique du sud en 2014, ça ne s’est pas trop vu. Placés dans le groupe F, on a fait le choix de la prudence en blindant derrière et en défendant d’abord correctement. Résultat des courses : on gratte un nul miteux (0-0) contre le Nigéria et on est à deux doigts de faire pareil contre la grande Argentine de Lionel Messi. Sauf que la Pulga nous foudroie d’un missile dont il a le secret dans le temps additionnel. Défaite frustrante 1-0. Dos au mur, on doit se lâcher contre la Bosnie lors du dernier match. Eux aussi. On lâche les chevaux, on oublie quelques préceptes de défense qui faisaient notre force et trop justes devant, on craque. Un revers final 3-1 nous renvoie à la maison, sans gloire.

La route a été bonne ?

Une quatre-voies totalement dégagée. Un peu comme la célèbre pub loto : pendant que ça galérait sur la voie d’à-côté pour les autres, nous on a tracé. Résultat des courses : on gagne nos deux groupes de qualifications (12 victoires, 6 nuls, 0 défaite). On reste donc logiquement invaincus contre le rival sud-coréen qui sera au Mondial lui aussi. La solidité qui aurait dû faire notre force il y a quatre ans a bâti notre qualif’. Oui, on sera dur à bouger.

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Oh que oui ! Les Néerlandais ne seront pas à la Coupe du monde mais il y a fort à parier qu’ils regarderont nos matchs avec intérêt. Pourquoi les Néerlandais ? Parce que Alireza Jahanbakhsh bien sûr ! Alors oui, vous qui passez vos week-ends à mater de la Premier League, de la LIGA et de la Ligue 1, ça ne peut pas vous faire tilt. Mais Alireza, c’est le meilleur buteur du dernier championnat des Pays-Bas, l’Eredivisie. C’est le premier joueur iranien de toute l’histoire à avoir fini top scorer d’une ligue européenne. Avec son club de l’AZ Alkmaar, il a marqué la bagatelle de 21 buts et terminé 3ème du championnat. Puissant et rapide, il est capable de faire des gros déboulés et d’armer à tout instant. Ce sera le danger numéro un chez nous et on est persuadé que nos adversaires du groupe B le redoutent déjà un peu. En tout cas, on croise les doigts pour qu’il se révèle aux yeux du monde entier. Une chose est certaine : s’il joue bien en Russie, il ne s’éternisera pas à Alkmaar. A 24 ans, il a de beaux jours devant lui. 

C’est quoi l’objectif cette année ?

Qu’on se le dise, quand on est l’Iran, quand on est un pays asiatique de manière générale, on demeure dans l’ombre des Européens et des Sud-Américains dès lors qu’on parle football. Alors avec deux cadors du Vieux Continent, l’Espagne et le Portugal, autant vous dire que le tirage au sort ne nous a pas gâtés. Ajoutez à cela le Maroc qui a peut-être le meilleur effectif d’Afrique… Alors l’objectif, ce serait évidemment de se qualifier pour les huitièmes en s’inspirant de l’outsider spirit façon Costa Rica 2014. Mais ça sera dur ! Alors pourquoi pas avoir l’objectif de proposer un autre visage... Ultra défensifs en 2014, on avait fait chier le monde. En quatre Coupes du monde disputées depuis Argentine 78, on n’a inscrit que 7 petits buts, moins de 2 de moyenne par édition. Et jamais plus de deux pions sur une même compét'. Alors soyons fous, l’objectif minimal : scorer 3 fois en Russie. 3 buts d’Alireza ? On prend !

Un scénario idéal ?

Notre allié dans ce Mondial, c’est peut-être bien l’ordre dans lequel on va jouer nos matchs. On va démarrer par le pensionnaire du groupe B le plus accessible pour nous sur le papier : le Maroc. A Saint-Pétersbourg, dans un stade magnifique, nous aurons 90 minutes pour écrire notre histoire et ce sera à quitte ou double. Un nul ou une défaite et ça sentira déjà la sortie. Une victoire en revanche et le rêve serait permis. Alors on imagine qu’on gagne 2-1 d’entrée. Allez, pourquoi pas ! Le Maroc est dans les cordes et on enchaine par l’Espagne qui vient de se péter les dents sur la défense portugaise et de se faire punir par un méchant but signé CR7 (1-0). L’Espagne doute, on en profite et on tient. Score final : 0-0, notre marque de fabrique. Pas de Léo Messi cette fois pour annihiler nos rêves. Pendant ce temps, le Portugal fait le job et terrasse le Maroc (3-0). Qualifiés, les Lusitaniens font tourner contre nous. Il ne leur faut qu’un nul pour être premiers. Après avoir ouvert le score, on leur laisse volontiers un point (1-1). Déjà parce que faire match nul, c’est leur spécialité et que nous ça nous qualifie historiquement. L’Espagne en passe 5 au Maroc mais on la devance d’un point ! La suite ? On s’en fout ! ON EST EN HUITIÈMES ET ON A MARQUÉ 3 BUTS !!!

À l’inverse, un scénario catastrophe ?

Vous l’avez compris, notre calendrier peut être notre chance. Mais il peut aussi nous trahir et nous plomber. Imaginez que le Maroc nous déculotte d’entrée avec ses joueurs d’expérience (3-0) et que notre joueur vedette Alireza se blesse dès le départ ? Ce serait la fin des haricots. Notre défense impénétrable serait sens dessus dessous et pour affronter coup sur coup deux des meilleures équipes d’Europe, nous serions ébranlés. On prend 3-0, 3-0, 3-0. Défaite en trois sets, pas de buts marqués pour la première fois de notre histoire à la Coupe du monde, retour express à la maison. De 0% de défaite en qualif’ à 100% en phase finale. L’inversion totale est brutale, elle nous fait manquer les trois prochains mondiaux, le temps de panser nos plaies. Même le Goudurix au Parc Astérix ne vous retourne pas la tête aussi brusquement !

Tweeter c’est bon pour la santé !

Les jeunes pousses iraniennes seront là en Russie !

La stat’ inutile (pas si inutile ici) mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

0 – comme le nombre de pieds de nos joueurs qui seront emmitouflés dans des chaussures estampillées Nike. L’entreprise américaine, dans un contexte géopolitique très tendu pour la République islamique, a annoncé le 30 mai dernier qu’elle n’associerait pas son nom à notre équipe. Ajoutez à cela des matchs amicaux annulés à la pelle sans raisons officielles et vous comprendrez aisément que le contexte est délicat pour les footballeurs de notre Team Melli.

Demandez l’programme !

 

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