Russie 2018

Tour des Nations : Russie

Tour des Nations : Russie
Le meilleur moment des matchs russes depuis 2 ans, c'est l'hymne national - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous a proposé de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du monde 2018. Place à la dernière nation - on vous l’a gardée exprès pour la fin - la Russie, l’hôte de la compétition, qui s’avance plus incertaine que jamais.

C’était comment la dernière fois ?

Tout d’abord Priviet ! Bienvenue chez nous ! La dernière fois ? C’était franchement pas terrible. Mais tout comme l’Euro 2016 il y a deux ans, c’était plus un Mondial de préparation pour le vrai rendez-vous, celui de cette année, qu’une réelle course à la performance. Et comme à l’Euro, on n’a eu que 3 petits matchs pour se jauger. C’était au Brésil donc. À une époque où les Brésiliens jouaient encore le chiffre 17 au loto national. Placés dans le groupe H, loin de la fièvre de la Seleçao et de sa poule A, on est à l’abri de l’effervescence. On peut faire notre petit truc tranquille dans notre coin, quoi. Mais on se rétame comme des taupes. On doit carrément perdre le premier match contre la Corée du Sud puisqu’Igor Akinfeev, notre gardien, nous sort une « Karius » à 20 minutes du terme. Heureusement, on égalise et on reste en vie. Derrière, on tient les Belges en respect mais on craque à trois minutes du terme, effroyables que nous sommes offensivement. Mais bon, pas de panique, un succès au troisième match contre l’Algérie nous qualifie. On mène à la pause grâce à Kokorin, on va se qualifier…Penses-tu ! On se fait remonter avec le but de Slimani et on quitte le Brésil sans victoire, deux points dans la besace avec seulement deux pions de claqués. Le pire ? On fera encore moins bien à l’Euro !

La route a été bonne ?

La route ? Quelle route ? On est le pays organisateur je te rappelle. Pas de qualifications pour nous, on a été inscrit au tournoi directement. Heureusement parce que vu notre niveau des deux dernières années, on aurait sûrement fini 6ème de la poule H derrière l’Estonie et le Kosovo. Vous rigolez derrière votre écran mais c’est presque ça ! Depuis l’Euro 2016 catastrophique (un nul miraculeux et deux défaites nettes), nous avons joué la bagatelle de 20 matchs pour un bilan de 5 victoires (Ghana, Roumanie, Hongrie, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, la crème de la crème quoi). La répétition ultime, la Coupe des Confédérations l’été dernier, on en a vu que la phase de poules parce qu’on était loin d’être au niveau. Mais le plus emmerdant c’est que rien n’a évolué et en un an, on a gagné une rencontre. Quand on va démarrer contre l’Arabie Saoudite jeudi soir devant des milliards de spectateurs, on cherchera à sortir d’une vilaine série de 7 matchs sans succès. Vous avez dit confiance ? 

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Oh, on doit bien pouvoir vous trouver ça. Un p’tit gars de Leningrad…Saint-Pétersbourg pardon ! Teigneux, dur sur l’homme, il a grandi dans le froid baltique, ça forge le caractère d’aller se geler les tétons par -25°C en janvier. C’est NOTRE star ! Il a plus de 70% de popularité auprès des Russes, vous ne pouvez pas rêver mieux, et les chiffres ne sont pas truqués. Il aime bien le football puisqu’il va participer au Mondial 2018 mais lui il préfère envoyer valdinguer dans du plexi des mecs sur des patins à glace et fourrer son palet au fond des cages. Son truc à lui, c’est le hockey sur glace. Il aime la chasse aussi. Aaah et c’est un pro des reprises de volée. Il s’est déjà payé Sarkozy, Obama et Merkel dans ce registre. Et il aime jongler. Bon avec le Moyen-Orient plus qu’avec un ballon mais c’est toujours ça. Il s’appelle Vladimir au fait, Vladimir Poutine. Quoi ? Vous parliez de football, vous ?

Bonus : Allez, on joue le jeu quand même, matez donc cette vidéo du seul type qui peut nous porter pendant ce Mondial, Alexandr GOLOVIN (CSKA Moscou) !

C’est quoi l’objectif cette année ?

Attirer des marchés, redorer notre blason à l’international, donner une belle image moderne de la société russe et utiliser le tournoi comme un pion d’importance sur l’échiquier géopolitique de 2018. Bon ok, on arrête ! Parlons football, si vous insistez ! Quoi que, l’objectif de l’équipe n’est pas très éloigné des ambitions politiques de notre gouvernement. Il paraît qu’en football, dans l’allure d’une équipe nationale lors d’une grande compétition se reflète l’état du pays qu’elle représente. Si c’est vrai, tous les Brésiliens avaient dû se taper le petit orteil dans un pied de lit au matin du 8 juillet 2014… Ok, on arrête avec ça aussi ! Notre objectif, ça va être de ne pas foutre trop la honte à Vlad’, tout simplement. Et vu qu’on part de loin, il ne fera peut-être que la gueule si on atteint les huitièmes de finale. Ouais, lui faire perdre son regard assassin à notre président et le rendre « seulement » bougon, ce sera pour nous une immense victoire.

Un scénario idéal ?

Ben déjà, le premier bon aspect du scénario qu’on va vivre, c’est la règle qui dit qu’un pays organisateur doit automatiquement être une tête de série. Ça nous permet de nous en sortir avec un groupe encore moins sexy que Roselyne Bachelot en jarretelles : une Egypte qu’a pas de défense, une Uruguay qui n’a pas de milieu, et une Arabie Saoudite qui n’a pas d’attaque (et qui n’a pas de défense et de milieu non plus d’ailleurs). Le match d’ouverture moisi contre les Saoudiens, c’est le coup de pouce de la providence pour trois points normalement assurés malgré une prestation niveau National 3 (CFA 2). Passé cet écueil, on joue notre vie pour tenir le nul contre l’Egypte de Salah, un petit 1-1 fait notre bonheur. Et comme en plus du tirage, l’ordre des matchs (généré par hasard lui aussi) nous fait finir par le gros morceau uruguayen qui a déjà gagné ses deux premiers matchs, on tient un nouveau match nul vu qu’ils ont décidé de faire tourner. Trois matchs pourris et cinq points plus tard, nous voilà en huitièmes de finale. L’Espagne nous colle une manita si elle veut, on est sorti des poules et c’est carrément idéal vu le football qu’on pratique depuis deux ans.

A l'inverse, un scénario catastrophe ?

Sur un coup de folie de Donald Trump qui a réussi à hypnotiser King Jong-un (le dirigeant suprême de la Corée du nord) lors de leur sommet historique à Singapour, les Etats-Unis nouvellement alliés aux nord-coréens envahissent la Russie. Les Anglais, vexés par l’affaire de l’empoisonnement, ne cherchent pas à calmer le conflit. Le monde bascule dans une sombre guerre nucléaire qui fait le jeu des tireurs de ficelle de l’ombre cachés au Proche-Orient. Bref, pour vous la faire courte, c’est la fin du monde avant même le début de la Coupe du monde en Russie ! Eh mais attends, un scénario dans lequel on ne nous laisse pas l’occasion de nous ridiculiser sur un terrain de football devant la terre entière, c’est pas du tout catastrophique ça ! C’est miraculeux en fait !  

(Bon, on rassure nos lecteurs, y a pas de guerre mondiale de prévue cet été normalement. Des orages par contre, oui !) 

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Voilà le nombre de ballons qu'Igor Akinfeev devra aller chercher au fond de ses filets pendant notre phase de poules. Vous en comptez combien, vous ? =D

La stat’ inutile mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

 -61 ! Non, pas de panique, Adrien, ce n’est pas la température qu’il fera à Kazan quand tu joueras contre l’Australie samedi ! Ah, attends, on est con, c’est vrai t’es pas dans la liste (tu veux venir jouer avec nous, dis ?) !

-61, c’est le nombre de places qu’on a perdu en l’espace de 6 ans au classement FIFA. Nous sommes actuellement 70èmes, soit l’équipe de ce Mondial la moins bien placée, même le Panama est plus haut ! -61, sérieux ! Ça c’est de la chute putain, une chute plus vertigineuse encore que celle de Gandalf et du Balrog dans les mines de la Moria ! 

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