C'était comment la dernière fois ?
C'était une grande déception. C'était pendant l'été 2014, au Brésil. On n'a pas eu trop de chance sur le groupe, tombant dans celui du pays organisateur et un des grands favoris pour la victoire. En plus de ce dernier, il y avait le Mexique ainsi que le Cameroun.
Après une défaite pas vraiment méritée contre le pays hôte lors du match d'ouverture, on étrille le Cameroun sur le sore de 4-0. Tout va donc se jouer sur le dernier match contre le Mexique... Que l'on perdra assez logiquement (3-1). La compétition s'arrête donc là, et on n'aura pas pu passer les phases de poule.
La route a été bonne ?
Ça a été serré du début jusqu'à la fin. Dans un groupe I très relevé, avec notamment la présence de l'Islande, l'Ukraine et la Turquie, ça n'a pas été une mince à faire. On a finalement réussi à décrocher la deuxième place du groupe lors de la dernière journée grâce à une victoire en Ukraine, notre principal concurrent pour cette place qualificative pour les barrages.
En barrages, on rencontre la Grèce qu'on étrille 4 à 1 chez nous au match aller. On tient facilement le nul en Grèce pour le match retour. Nous voilà donc qualifiés pour une cinquième Coupe du monde. Et avec beaucoup plus d'expérience.
Un p'tit gars à observer en particulier ?
Il y a beaucoup de gars à observer dans notre équipe. Mais celui qui faudra regarder attentivement, c'est bien notre capitaine Luka Modric. À 32 ans, cette Coupe du monde pourrait être sa dernière. Véritable leader technique, il avait déjà porté notre équipe il y a deux ans lors de l'Euro 2016. On était dans le groupe de l'Espagne, la République Tchèque et la Turquie. Groupe relativement corsé, mais on a terminé premier du groupe en battant l'Espagne, tenante du titre. Modric avait été impressionnant. Quand il est moins bien (ce qui est rare), on a beaucoup plus de mal malgré la présence de bons joueurs comme Mandzukic, Perisic ou encore Rakitic.
En somme, notre résultat lors de cette Coupe du monde en Russie dépendra de la forme de notre meneur de jeu.
C'est quoi l'objectif cette année ?
À l'instar de la France, on cherche à faire le même parcours qu'il y a 20 ans, en 1998. C'était notre première Coupe du monde de notre histoire et on avait fini 3e. Battu par la France en demi-finale, on avait notamment martelé l'Allemagne, qui était le favori avec le Brésil. Alors clairement, on pense que la demi-finale est largement envisageable. Mais ça ne sera pas une mince à faire avec un groupe D relevé avec l'Argentine, l'Islande et le Nigéria. On cherche vraiment à faire mieux que de nos trois dernières participations à cette grande compétition où on n'avait pas passé les poules.
Un scénario idéal ?
Pour commencer, on gagnerait contre le Nigéria pour notre entrée dans le Mondial. Avec un score fleuve si possible. Cela nous mettrait en confiance et nous permettrait de jauger l'état de forme de nos joueurs. Un test nécessaire au vu de la prochaine confrontation, contre l'Argentine. Une sélection argentine qu'on battrait assez logiquement, en harcelant Messi de manière continue. On pourrait également gagner notre dernier match contre l'Islande et ainsi termine premier de notre groupe, avec trois victoires. Et là, notre statut changerait. On passerait de potentiel outsider à favori pour le titre. Surtout après le huitième de finale contre le Danemark, où on leur infligerait un sévère 4-0.
En quarts, on affronterait l'Espagne, tombeur de la Russie. Après un match serré de bout en bout, on viendrait à bout de la Roja aux penalties, avec un Subasic des grands soirs. Que d'émotions pour l'instant. On prouverait que nous sommes un véritable prétendant avec une équipe aussi expérimentée que talentueuse. Notre milieu de terrain serait, de loin, le meilleur de la compétition. Ce trident Modric-Rakitic-Kovacic annihilerait tous les autres, dont celui de la France, notre adversaire en demies. On gagnerait, sur le fil, grâce à une percée d'Ivan Pericic. Nous voilà donc en finale, la première de notre histoire. Contre le grand Brésil. Mais finalement, nous perdrions en prolongation sur un coup-franc de Neymar. Malgré la défaite, on passerait dorénavant comme une équipe à craindre à tout moment.
À l'inverse, un scénario catastrophe ?
Une nouvelle élimination en phase de groupe serait abominable. Quatre éliminations dans les groupes en quatre participations, ça serait vraiment désastreux, surtout vu l'effectif que nous avons. On pourrait gagner contre un Nigéria bien trop faible, mais une défaite contre l'Argentine nous condamnerait à un match à mort contre l'Islande. Quand bien même nous les ayons battu pendant les éliminatoires, ils s'imposeraient sur le fil rendant cette élimination bien plus fade. Un échec de plus parmi tant d'autres. Du gâchis.
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Y'a un air de finale de Coupe du monde, vous ne trouvez pas ?
Te echo de menos hermano @neymarjr ???????? Qué alegría de verte!!! pic.twitter.com/eMqos0uEHT
— Ivan Rakitic (@ivanrakitic) 2 juin 2018
La stat' inutile qu'on vous donne, mais ça nous fait plaisir !
0,4. Comme le nombre moyen de buts encaissés par la Croatie pendant les éliminatoires. Muraille.
Demandez l'programme
Croatie – Nigeria, samedi 16 juin, 21 heures.
Argentine – Croatie, jeudi 21 juin, 20 heures.
Islande – Croatie, mardi 26 juin, 20 heures.