Russie 2018

Le résumé honnête de Suède-Angleterre

Le résumé honnête de Suède-Angleterre
L'Angleterre est dans le dernier carré, ce Mondial est fou - Iconsport

Pour la première fois depuis des années et des années, l'Angleterre a sorti son meilleur match dans une compétition internationale au moment idéal. Trop forte pour une Suède visiblement arrivé au bout de ses possibilités, la formation aux Trois Lions sera présente au rendez-vous pour la première fois depuis 1990 après sa victoire 2-0. Même si les Anglais sont de grands rivaux de l'équipe de France, les supporters avaient quand même suffisamment patienté pour qu'on soit heureux qu'ils se retrouvent récompensés. Parce que 28 ans, c'est long, même quand on a le courage d'un Britannique. Voici pour vous un énième résumé honnête dans ce Mondial 2018 qui fermera désormais ses portes...dans 5 matchs !

VOUS AVEZ LOUPÉ LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !

Les ex-champions du monde font de la résistance ! Alors que presque tous les anciens vainqueurs du trophée suprême se sont effondrés tour à tour et que pas moins de sept étoiles se sont éteintes rien qu’hier vendredi (les 2 de Uruguay, les 5 du Brésil), celle que les Anglais arborent depuis 1966 brillera bien dans le dernier carré aux côtés de celle qui surplombe le coq doré de l’équipe de France. Les deux formations pourraient même se retrouver en finale à Moscou le 15 juillet prochain. Mais on n’y est pas encore. Pas du tout même.

Avant, l’on va évidemment revenir sur ce quart de finale entre Anglais et Suédois qui aura tourné en toute logique en faveur des Britanniques. Lors des deux premier matches de ce tour, la France contre l’Uruguay (2-0) et la Belgique face au Brésil (2-1) se sont imposées dans des styles très divergents. Cet après-midi, c’est plutôt la voie de la maitrise empruntée contre la Céleste sur laquelle se sont aventurés les Trois Lions. De la première à la quatre-vingt-quinzième minute, les hommes de Gareth Southgate sont apparus un ton nettement au-dessus d’un adversaire qui n’avait pas la fougue de ses derniers exploits. Dans un Mondial qui prédisait l’enfer aux formations rajeunies, la France et l’Angleterre à présent viennent de prouver que l’expérience n’était pas le maître-mot pour serrer le poing dans une Coupe du monde. Enthousiasme et talent peuvent parfois suffire lorsque les bons joueurs sont alignés sur le rectangle vert.

D’ordinaire critiquée pour ses deux faiblesses à savoir l’homme sur le banc et celui qui garde les cages, l’Angleterre peut adresser un vigoureux doigt d’honneur au destin. Les quarts de finale de cette Coupe du monde se gagnent avec de grands gardiens et au sortir de l’aventure russe, le portier anglais Jordan Pickford pourra tenir une belle place aux côtés d’Hugo Lloris et Thibaut Courtois, déterminants lors de leurs matchs respectifs. En l’espace de seulement deux rencontres, le successeur de Robert Green et Joe Hart vient de mettre tout le monde d’accord. Aujourd’hui, il a tout simplement été écœurant pour des Suédois réduits au silence. De son côté, le jeune Gareth Southgate et la classe britannique qui l’escorte depuis le début du Mondial dans sa zone technique peut jubiler. Intronisé à la place de Sam Allardyce en tant que simple intérimaire, l’ancien international s’est imposé en promettant de placer à travers des choix une jeune Angleterre à reconstruire sur la rampe de lancement en vue d’un titre au Qatar en 2022. 2018 ne devait être qu’une préparation. Ce pourrait au final bien devenir une consécration.

LA NOTE DU MATCH (74/100)

Spectacle général (16/20) :    Avouez que vous aussi vous avez eu peur de revivre le syndrome de 2014. Après un premier tour animé, le Mondial avait perdu en rythme au moment d’aborder les huitièmes mais surtout les quarts de finale. Finalement, l’on vient d’avoir droit à trois matchs rythmés et de très bonne facture. Si ce Suède-Angleterre n’avait pas l’intensité du Brésil-Belgique d’hier, il a en tout cas eu le mérite d’être plus ouvert que le guichet d’un bureau de Poste caennais un samedi matin. Et ça, on ne s’y attendait pas forcément.

Occasions et buts (15/20) :     Beaucoup d’occasions et beaucoup de situations dans ce 3ème quart de finale. Encore une fois, on va juger cette catégorie en fonction de nos attentes initiales. Entre les poussées anglaises, les buts anglais et les ratés de Raheem Sterling, les brins d’herbe de la surface suédoise ont vu du crampon leur secouer le cocottier. Mais les Suédois n’ont pas été en reste, ils ont principalement buté à trois reprises sur Jordan Pickford, trois fois via des occasions énormes d’égaliser ou de réduire le score. Trois évidemment, ce fut un échec.

Qualité technique (13/20) :    Pour avoir une vraie bonne note, c’est peut-être ce qu’il aura manqué à ce match et surtout à la Suède pour se qualifier          . Outre la patte soyeuse de Jordan Henderson, les artistes n’ont pas sorti leur costard à la Southgate. Mention très passable au héros du tour précédent, Emil Forsberg, transparent à Samara et renversé par son entraineur alors que la messe était déjà dite. Entre un Dele Alli enfin buteur mais encore loin de son toucher de balle de Tottenham et un Raheem Sterling en éternel maladroit, ce quart de finale aura manqué de finesse technique. Mais on a vu nettement pire, rassurez-vous !

Scénario et suspense (14/20) : 28 ans après, l’Angleterre est de retour en demi-finale d’une Coupe du monde ! C’est une sacrée belle histoire d’autant plus que la Perfide Albion - pas si perfide que ça - n’a pas attendu que l’armée jaune lui offre sa qualification pour s’inviter dans le dernier carré. Non. Elle a tout été chercher elle-même. Parfois bousculés, les Three Lions ont entretenu le suspense (l’occasion de Berg arrêtée par Pickford en début de second acte) avant de lui tordre le cou en gérant l’avantage d’une main de maitre.

Bonus/Malus du jury (14/20) : Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut.) :

  • +3 pour Jordan Pickford ! C’est le Mondial des surprises parce que les cadors s’effondrent les uns après les autres mais le plus surprenant dans toute cette histoire russe, c’est que l’Angleterre possède un gardien immense en Jordan Pickford. Depuis David Seaman et sa légendaire moustache, aucun portier des Three Lions avait semblé aussi serein sur sa ligne. Dégueulasse dans sa relance mais incroyable à l’heure de protéger ses cages, le très sympathique gardien d’Everton est peut-être le meilleur à son poste dans ce Mondial. Et dire qu’il n’était même pas certain il y a un mois de devancer Nick Pope et Jack Butland ans la hiérarchie. Air Jordan !
  • +2 pour Harry Maguire ! Le défenseur de Leicester était l’un des invités surprises de la liste de Southgate. A 25 ans, c’était un petit joyau à polir en Russie pour le faire briller de mille feux au Qatar dans 4 ans. 4 ans, c’est long, le natif de Sheffield n’a pas le temps de s’embarrasser avec la patience. Alors il a décidé d’écœurer Radamel Falcao puis Ola Toivonen ce samedi avant d’aller faire taire au choix Mario Mandzukic ou Artem Dzyuba à Moscou mercredi. L’impatient Maguire porte en tout cas très haut sa sélection. Harry porteur !
  • -2 pour l’enthousiasme suédois. À croire qu’ils avaient tout donné lors des matchs précédents. Après avoir fait flipper l’Allemagne (1-2), ridiculisé le Mexique (3-0) et écœuré la Suisse (1-0), les Vikings s’arrêtent donc là. On espérait pourtant ardemment voir leur hargne de nouveau crépiter dans leurs yeux. On espère les revoir à l’Euro dans 2020. En attendant, Zlatan Ibrahimovic va devoir emmener David Beckham déjeuner où le veut ce dernier, n’importe où dans le monde. On vous tiendra au courant de l’endroit où se déroulera le sommet le plus attendu sur la planète depuis la rencontre entre Trump et Kim Jong-Un.
  • +1 pour…l’ambiance ! Vous ne l’avez peut-être pas senti derrière votre écran mais Suédois et Anglais ont produit à Samara l’un des plus somptueux spectacle de tribunes de tout ce Mondial. Bravo à eux !

5 TWEETS QUI EN DISENT LONG

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