Russie 2018

Les prostituées grandes perdantes du Mondial ?

Les prostituées grandes perdantes du Mondial ?
Prostitution en Russie / Jacques Nadeau Archives Le Devoir

À quelques jours de l'ouverture de la Coupe du monde, le gouvernement russe s'est trouvé un objectif : éloigner autant que possible les prostituées des lieux en lien avec la compétition.

Une compétition aussi importante qu'une Coupe du monde de football offre un afflux de touristes incroyable sur une courte période. Et en l'occurrence, un public très majoritairement masculin. Inutile d'expliquer en détail pourquoi cet événement a donné de l'espoir aux prostituées de Russie de réussir un gros boom dans leur activité sur la période du Mondial. Mais le gouvernement russe n'entend pas les choses de la même manière. Alors que les travailleuses du sexe russes ont longtemps été mises en valeur pour leur qualité par les autorités du pays, l'approche de la Coupe du monde change beaucoup de choses comme l'explique Irina Maslova, la présidente de l'association de défense des droits des prostituées Serebriannaïa Rosa, à l'AFP. "La plupart des maisons closes sont en train de fermer, la police prévient que celles qui resteront ouvertes le feront à leurs propres risques".

Une attitude des autorités qui pousse les prostituées à entrer de plus en plus dans la clandestinité puisque les seules maisons closes qui pourront rester ouvertes sont celles qui peuvent payer le ''péage'' aux policiers pour qu'ils les laissent poursuivre leur activité. Un secteur qui attendait beaucoup de ce Mondial, près de deux millions de supporters venus des quatre coins du monde devant transiter par la Russie durant la compétition avec pour seul objectif la volonté de s'amuser. Mais pour Irina Maslova, les prostituées ne pourront pas en profiter, car le gouvernement russe souhaite lisser l'image de son pays selon elle. "Les autorités et quiconque associé avec elles seront plus dures avec les soi-disant contrevenants à la loi et éléments indésirables durant la Coupe du Monde. La Russie, qui a investi des milliards dans cet événement, tient à garder une image propre et sans accrocs", affirme ainsi la présidente de l'association Serebriannaïa Rosa.

Ce n'est pas la première fois que pareille situation a lieu en Russie puisque l'isolement forcé des prostituées avait déjà eu lieu en 2014 à l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi. À l'instar de ce qui est prévu pour la Coupe du monde, la police avait alors sévèrement augmenté le coût des amendes aux prostitués et des peines de prisons ferme avaient même été distribuées par la justice. 

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