Russie 2018

Tour des Nations : Japon

Tour des Nations : Japon
Le Japon espère enfin passer le stade des 8èmes cette année - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, le Japon. Les Samouraïs chercheront à se sortir d'un groupe équilibré mais pas si facile. Hajime !

C’était comment la dernière fois ?

Et bien… On va voir les choses du côté positif et se dire qu’on peut difficilement faire pire ! Pourtant tout avait très bien commencé puisqu’on était le premier pays à obtenir notre ticket pour la Coupe du monde 2014 (le deuxième si on compte le pays hôte, le Brésil) et ce, plus d’un an avant le début de la compétition. Le tirage au sort aussi avait été en notre faveur, puisque malgré notre présence dans le troisième chapeau, nous nous sommes retrouvés face à la Colombie, la Côte d’Ivoire et la Grèce. Mais les choses se sont vite gâtées, puisque dès notre premier match nous chutons face aux Ivoiriens. On cueille à froid nos adversaires grâce à Keisuke Honda dès le premier quart d’heure de jeu, mais les Ivoiriens se réveillent et notre avantage, mis à mal par les contre-attaques adverses et l’impact physique que mettent les Eléphants, ne tient que 45 minutes. Un jeune latéral droit, Serge Aurier, qui était encore à ce moment-là bien plus intéressé par le football que par les chichas, distribue deux caviars coup sur coup pour Wilfried Bony puis Gervinho.

On commence donc notre Coupe du monde par une défaite et le match face à la Grèce, défaite 3-0 par la Colombie, s’annonce déjà un peu comme le match de la peur. Surtout que dès le coup d’envoi nous sommes conscients d’une chose : la Colombie ayant battu la Côte d’Ivoire un peu plus tôt, une défaite nous éliminerait définitivement de la course aux huitièmes de finale. Malheureusement, ni la sortie de Mitroglou sur blessure à la 35ème minute ni le second carton jaune synonyme d’expulsion pour Katsouranis trois minutes plus tard ne nous permettent d’enfin trouver la faille dans ce bloc grec qui procède en contre. Malgré une domination manifeste durant toute la partie, nous nous heurtons à Karnezis qui est, il faut l’avouer, dans un grand soir, et nous ne parvenons pas à faire mieux que 0-0 face à des Grecs à 10 pendant presqu’une heure. La Colombie, déjà qualifiée pour les huitièmes, nous envoie ses coiffeurs pour le troisième match décisif. Une bonne nouvelle puisque nous avons impérativement besoin d’une victoire pour espérer voir la suite de la compétition. Mais Juan Cuadrado plonge toute l’équipe dans le brouillard à la 17ème minute lorsqu’il ouvre le score sur penalty. Même si Okazaki relance un temps le suspense sur une tête juste avant la mi-temps, Jackson Martinez, par deux fois, puis James Rodriguez, s'occupent de définitivement enterrer nos espoirs de qualification. Cette élimination par la petite porte a d’ailleurs entraîné la démission de notre coach Alberto Zaccheroni quelques semaines plus tard.

La route a été bonne ?

Comme d’habitude je dirais : longue mais relativement facile. Nous avons pris l’habitude de nous qualifier assez aisément dans les éliminatoires d'une zone Asie pas vraiment à notre niveau, mais que nous avons débuté dès le 16 juin 2015 face à Singapour. Cette fois-ci, nous avons dû attendre le 31 août dernier pour valider notre ticket. Grace à deux buts en fin de match d’Asano et d’Ideguchi, nous nous sommes qualifiés pour notre 6ème Coupe du monde de rang face à l’Australie. Nous finissons donc nos deux phases éliminatoires avec un bilan honorable de 13 victoires en 18 matchs.

Seul accroc, le limogeage de notre entraineur Vahid Halilhodzic en avril dernier, à quelques mois seulement de notre premier match en Coupe du monde. La presse lui reprochait ses récents résultats en matchs amicaux (un nul 1-1 contre le Mali puis une défaite 1-2 face à l'Ukraine) et le manque d’assurance dans le jeu de son équipe à 70 jours de la Coupe du monde. La Fédération s’inquiétait, elle, de sa relation avec les joueurs et trouvait le coach trop autoritaire. Coach Vahid lui-même avait d’ailleurs admis il y a un an et demi « bousculer peut-être certaines choses. » « Je dis des choses que tout le monde ne peut pas apprécier » avait-il ajouté.

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Seul joueur avec Haraguchi, notre attaquant vedette, à avoir disputé tous les matchs de qualifications, Maya Yoshida reste une pièce maitresse de notre collectif. Précieux sur coups de pied arrêtés, solide dans ses interventions, notre défenseur central a tout d’un leader. Déjà présent il y a 4 ans, il a surtout été le capitaine de notre sélection olympique en 2012. En plus, c’est un habitué des matchs de haut niveau puisqu’il évolue en Premier League, à Southampton. Il a d’autant plus été précieux ces derniers mois que notre ancien coach, Vahid Halilhodzic, s’était brouillé avec nos deux autres stars Keisuke Honda et Shinji Kagawa. Même si Honda évolue maintenant au Mexique et que Kagawa peine à retrouver son niveau d’antan au Borussia Dortmund et soigne encore une blessure à la cheville, ces deux-là sont des atouts certains en vue de sortir des poules cet été. Heureusement le nouveau coach, Akira Nishino, les a rappelés.

C’est quoi l’objectif cette année ?

Sortir des poules, tout simplement ! Malgré notre parcours assez tranquille en qualification, notre public s’interroge sur notre niveau de jeu réel et nous nous devons de le rassurer. Nous sommes déjà sortis à deux reprises des poules en 2002 et en 2010 mais nous n’avons jamais dépassé les huitièmes de finale. On n'est cependant jamais passé très loin des quarts de finale puisqu’on a été éliminés aux tirs au but par le Paraguay en 2010 et 1-0 par la Turquie en 2002 sur un match très équilibré où on a manqué de réussite. Cette année, pas d’excuses, l’objectif c’est de sortir des poules, et premiers si possible car avec une poule composée de la Colombie, du Sénégal et de la Pologne, nous pouvons espérer réussir quelque chose de grand.

Un scénario idéal ?

Dans un groupe homogène tout est possible. On débutera notre Coupe du monde face à la Colombie, il faudra donc attaquer fort d’entrée. Même s’ils ont des armes offensives que nous n’avons pas comme Falcao, James Rodriguez ou Muriel, un match nul est carrément envisageable. Un but de la tête de Yoshida qui répondrait à une ouverture du score de Falcao serait déjà une bonne opération face à ce qui semble être l’équipe la mieux armée du groupe. Ensuite face au Sénégal, tous les espoirs sont permis. Grâce à une belle solidité défensive nous pourrions bien nous en sortir. Il faudra quand même penser à museler Sadio Mané qui réalise une saison de très haut niveau avec Liverpool mais si nous y parvenons, prendre les trois points ne serait pas un problème. Kagawa, Okazaki et notre capitaine Hasebe, auteurs d’un but chacun nous permettraient alors de remporter le match 3-0 et de parfaire notre différence de but. Puis face à une Pologne démobilisée après ses défaites face au Sénégal puis face à la Colombie, nous déroulons notre football en ayant retrouvé la confiance lors des deux derniers matchs. Victoire 3-1, nous validons notre ticket pour les huitièmes de finale en prenant la première place au goal average. C’est là que ça risque de se gâter, puisque nous défierions le deuxième du groupe G, celui avec l’Angleterre, la Belgique, le Panama et la Tunisie. Difficile de nous imaginer éliminer les Anglais ou les Belges, même dans nos rêves les plus fous. Mais en cas de miracle pour le Panama ou la Tunisie, qui profiteraient de l’effondrement d’un des deux gros, nous pourrions tout à fait envisager de nos défaire d’une de ces deux équipes en huitièmes et d’atteindre pour la première fois de notre histoire les quarts de finale. Là, de toute façon, ce sera l’Allemagne, aucun espoir. On rentrerait à la maison avec les honneurs.

A l’inverse, un scénario catastrophe ?

Et bien comme je vous disais, dans un groupe homogène tout est possible ! Si nous attaquons mal notre Coupe du monde, on risque d’avoir des difficultés à rallier les huitièmes. Pas encore remis du changement de style provoqué par le départ d’Halilhodzic et l’arrivée de Nishino à sa place, nous balbutions notre football lors du premier match. Face à la Colombie, ça ne pardonne pas et le match se finit sur un score de 3-0 pour eux. Quelques jours plus tard, nous tombons sur un Sadio Mané en feu que nous avons toutes les peines du monde à maîtriser. Avec lui, ça peut aller très vite et si Konaté, auteur de 13 buts en Ligue 1 cette saison, s’y met aussi, on peut vite finir le match à 3 voire 4-0. Lors du dernier match, nos chances pour sortir de la poule seraient alors réduites. En imaginant que la Pologne soit, elle, encore à la lutte, nous pourrions facilement tomber une troisième fois en trois matchs. Lewandowski s’occupe de mettre sa sélection sur la voie des huitièmes et nous enterre par la même occasion. L’honneur qu’il nous reste nous permet de ne pas prendre une troisième valise de suite, défaite 2-1. Déjà qu'on finit avec 0 point, on ne va pas non plus terminer avec 0 but marqué quand même ! On est quand même bon pour se faire hara kiri...

Tweeter, c’est bon pour la santé !

La stat’ inutile mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

7. C’est le nombre de buts encaissés en 18 matchs lors des éliminatoires par notre équipe… Soit autant que lors de nos 4 derniers matchs amicaux face au Brésil, la Belgique, le Mali et l’Ukraine.

Demandez l’programme !

  • Colombie - Japon, mardi 19 juin, 14h
  • Japon - Sénégal, dimanche 24 juin, 17h
  • Japon - Pologne, jeudi 28 juin, 16h
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