Russie 2018

Tour des Nations : Uruguay

Tour des Nations : Uruguay
L'Uruguay aura du mordant, demandez à Suarez ! - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du Monde 2018. Au programme d'aujourd'hui, l'Uruguay, double vainqueur en 1930 et 1950.

C’était comment la dernière fois ?

En 2014, chez le voisin brésilien, on s’arrête en huitième de finale, après s’être extirpé d’une poule relevée. En effet, après s’être fait surprendre 3 buts à 1 par l’étonnant Costa Rica (sorti aux tirs au but en quart de finale par les Pays-Bas), nous relevons la tête en battant successivement l’Angleterre puis l’Italie sur des scores de 2-1 et de 1-0. Finissant à la deuxième place, nous voilà dans le tableau final.

Malheureusement, notre parcours s’arrête subitement au tour suivant contre la Colombie sur le score de 2-0 (rappelez-vous le superbe but de James Rodriguez) sans notre Dracula national, Luis Suarez, exclu du Mondial pour sa morsure envers Giorgio Chiellini. Un dénouement logique face à des Colombiens dominateurs, ne nous laissant que quelques miettes, nous renvoyant rapidement à la maison.

La route a été bonne ?

Une deuxième place pour assurer notre participation au Mondial russe, derrière un Brésil intouchable, dans une poule relevée et serrée, dans laquelle les places qualificatives se sont jouées lors des dernières journées. Pour cela, après un départ canon, avec 13 points en 6 journées, on a alterné le bon et le moins bon, entre séries de défaites et séries d’invincibilité, le tout pour finir avec 31 points et une différence de buts de +12. Une campagne de qualifications aboutie et un contrat rempli pour se rendre en Russie.

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Luis Suarez évidemment. Comment ne peut-on pas le citer quand on connait ses qualités ? Ce dernier, qui a déjà marqué 50 buts et délivré 23 passes décisives en 97 matchs, a même déclaré : « Cette fois, ça pourrait être ma coupe du monde. » De plus, on ne peut pas oublier son histoire particulière avec la Coupe du Monde, après deux premiers épisodes plus ou moins tumultueux. Rappels.

2010 : Quart de finale contre le Ghana et dernières secondes de jeu (des prolongations) quand sur un coup franc catapulté de la tête par Adiyiah vers les filets, notre diable de Suarez se transforme en gardien en sauvant le ballon de la main... On connait la suite, Gyan Asamoah loupe le penalty de sa vie et on s’impose aux tirs au but avant de se faire sortir en demi-finale.

2014 : L’épisode de la morsure sur Giorgio Chiellini que l’on a déjà décrit un peu plus haut. Retournez y jeter un coup d'oeil si vous avez déjà oublié.

2018 : Que va-t-il nous faire ? Un Mondial exceptionnel pour amener l’Uruguay dans le dernier carré et même vers les sommets ? Un nouveau blackout qui rendra son équipe orpheline d’un de ses meilleurs joueurs ?

Le dénouement est proche, mais en tout cas, on sait que ce dernier arrivera à faire parler de lui.

C’est quoi l’objectif cette année ?

Après une élimination en huitième de finale du dernier Mondial et une dernière Copa America totalement ratée avec une élimination dès la phase de poules, on pourrait se dire qu’un quart de finale serait déjà une bonne performance. Néanmoins, notre fédération vise quant à elle au moins les demi-finales et notre sélectionneur, Oscar Tabarez, souhaiterait amener notre équipe jusqu’à la victoire finale.

Un objectif réalisable ? Il faudra pour cela sortir un gros morceau dès les huitièmes de finale avec l’Espagne ou le Portugal puis la France, si cette dernière réalise le parcours qui lui ait prédit. Néanmoins, avec notre défense centrale de fer 100% Atlético, Godin-Gimenez, et notre attaque composée de deux des meilleurs attaquants d’Europe avec El Pistolero Suarez et El Matador Cavani, sans oublier le fait que notre sélectionneur connait parfaitement son équipe puisqu’il est en place depuis 2006, nous pourrions bien jouer les trouble-fêtes.

Un scénario idéal ?

Dans une poule homogène, dans laquelle on peut faire office de favori, on finit premier, avec trois victoires en autant de matchs. En effet, après une victoire étriquée 1-0, pour entrer dans la compétition face à une Egypte d’un Salah diminué, nous déroulons 3-0 contre l’Arabie Saoudite avant de consolider notre première place contre le pays hôte avec une solide victoire 2-0, maitrisée de bout en bout.

Opposé au Portugal en huitième de finale, nous les poussons dans leurs retranchements et en prolongations, dans un match où Cristiano Ronaldo est muselé par son voisin de la capitale espagnole, Diego Godin, qui lui en fait voir de toutes les couleurs. C’est alors qu’au bout de la prolongation, Luis Suarez, surgit à la suite d’un travail énorme de l’infatigable Edinson Cavani et vient crucifier Rui Patricio d’une tête plongeante. Le « Dracula uruguayen » enlève alors son maillot, oubliant ainsi son carton jaune pris bêtement pour une simulation grossière dans la surface portugaise.

Son histoire d’amour avec la Coupe du Monde est encore contrastée puisque le voilà à nouveau absent pour un match décisif de sa sélection. Malgré tout, profitant de l’élimination des Bleus face à la Croatie, nous réalisons le coup parfait en se qualifiant pour les demi-finales après un match rondement mené et une victoire logique, ponctuée par deux buts sur coups de pieds arrêtés de nos géants madrilènes.

Nous voilà ainsi en demi-finale, face au voisin brésilien, dans une atmosphère électrique. Neymar se faisant chatouiller les chevilles par nos défenseurs, Cavani qui se fait interpeller par ses (futurs ex ?) coéquipiers après une intervention rude que l’on peut lui connaitre. Des cartons jaunes à gogo et un match fermé qui se termine aux tirs au but, pendant lesquels tour à tour chaque joueur ne tremble pas. 6-6, c’est au tour de Thiago Silva d’y aller. Ce dernier, moqué pour sa tendance à ne pas gérer la pression, se présente face à Muslera et envoie le ballon directement dans les tribunes. Peu après, Cristian Rodriguez, ancien joueur du PSG, transforme la sentence. Nous sommes qualifiés pour la finale, Thiago Silva boude dans son coin, repoussant du bras ses coéquipiers qui veulent le consoler.

Malheureusement, en finale, nous tombons sur une équipe espagnole revenue au sommet de son art et perdons logiquement contre Ramos et compagnie. Un Mondial sans regrets, que l’on peut qualifier de réussi malgré cet échec lors de la dernière marche. Une page se tourne certainement pour notre sélection avec des joueurs qui arriveront en fin de carrière lors de la prochaine Coupe du monde au Qatar en 2022.

A l’inverse, un scénario catastrophe ?

Qui dit poule homogène, dit poule serrée et indécise. Et nous allons en faire les frais. Tout commence mal avec une défaite face à des Egyptiens remontés et un Salah de folie pour son retour de blessure, qui provoque le carton rouge de notre roc Diego Godin en défense. Pour notre deuxième match, on tombe sur un bloc bas de l’Arabie Saoudite, avec un gardien sur un nuage qui multiplie les arrêts, et contre laquelle on se fait crucifier sur leur seule frappe cadrée. Malgré tout, on arrache le match nul, pour un moindre mal. Enfin, le cauchemar se termine face au pays hôte avec un dénouement, à l’image de notre Coupe du monde : compliquée. Cavani se blesse à l’échauffement, notre gardien, Muslera, se troue sur une intervention facile, Gimenez marque contre son camp en voulant dégager, défaite 2-0 contre des Russes qui se qualifient pour les huitièmes de finale.

Bref, un Mondial à oublier. On repart en Amérique du Sud plus tôt que prévu, bien loin des objectifs affichés. Du gâchis au vu de notre sélection. En espérant un tout autre destin au Qatar dans 4 ans.

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0. Comme le nombre de ballon touché par notre défenseur Mathias Corujo, après sa rentrée à la 68ème dans le match comptant pour les éliminatoires du Mondial contre l’Argentine. Malheureusement pour lui, il ne fait pas non plus partie de la liste pour le Mondial... Paye-t-il sa performance « invisible » ?

Demandez l’programme

Egypte – Uruguay, Vendredi 15 juin, 14h
Uruguay – Arabie Saoudite, Mercredi 20 juin, 17h
Uruguay – Russie, Lundi 25 juin, 16h

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