Au Brésil, être en prison n'est pas un argument suffisant pour rater une Coupe du monde de football et encore moins pour la commenter. Et lorsque l'on est l'une des personnalités les plus connues du pays, on peut même donner ses analyses en direct pour la télévision depuis sa cellule.
C'est en tout cas ce qui se passe avec l'ancien président de la République Lula qui est devenu consultant sportif pour la chaîne de télévision brésilienne TVT. De sa cellule qu'il occupe depuis plus de deux mois et qu'il ne devrait quitter que dans douze ans après avoir été condamné pour blanchiment d'argent et corruption du temps de son mandat, l'ancien chef de l'État s'en est pris à la Selecao dans sa dernière chronique. "Nous avons mal joué et l'adversaire a fait ce qu'il devait faire, en empêchant le Brésil de développer son jeu. Au vu de l'histoire des deux équipes, le Brésil aurait dû gagner. C'est la seule nation quintuple championne du monde et elle était donc largement favorite", a-t-il déclaré depuis la prison fédérale de Curitiba.
Une fine analyse pleine de bon sens et au combien utile après la déception des Brésiliens qui pour leur premier match du Mondial 2018 n'ont pu que concéder un match nul face à la Suisse dimanche. Et à quelques jours du match face au Costa Rica pour la première place du groupe E, Lula a livré une autre analyse qui respire la connaissance du football en affirmant : "Il ne faut pas les sous-estimer. Tout le monde sait qu'un jour, le petit David a vaincu le géant Goliath".
Sa chronique, qu'il a fait parvenir au célèbre présentateur José Trajano a été lue en direct. Nul doute qu'elle apporte une grande plus-value footballistique à une émission, qui fait donc intervenir un ancien président de la République enprisonné pour de multiples chefs d'accusation. Tout un concept.