Heureux vainqueur de l'Uruguay, hier, à l'issue d'un très beau quart de final et ponctué par une prestation parfaite ou presque, Lucas Hernandez s'est présenté, ce samedi, en conférence de presse avec un grand sourire. Et, sans doute inspiré par le jeu d'acteur d'Adil Rami il y a trois jours dans une conférence d'avant-match, le jeune défenseur de l'Atlético Madrid a fait le show face aux journalistes. Une confiance acquise notamment grâce à son ascension fulgurante dans la hiérarchie des Bleus à son poste, passant rapidement de simple espoir à titulaire durant un Mondial en quelques mois seulement. Si rapidement qu'il n'avait d'ailleurs pas envisagé cette ascension : « C'est quelque chose d'inimaginable. Il y a six mois, je n'imaginais même pas être en sélection. Maintenant qu'on est demi-finales, il faut profiter au maximum et prendre du plaisir parce que si ça se trouve, on n'y reviendra plus jamais ».
Une résolution pleine de bon sens et logique, l'objectif de départ ayant été atteint en même temps que le dernier carré. Mais le latéral gauche sait également que le trophée Jules Rimet n'est maintenant plus très loin pour des Bleus que de plus en plus de monde voit comme le probable futur vainqueur de ce tournoi. « On ne se le dit pas mais on sait tous qu'on peut l'être. On est tous des grands joueurs, on est ambitieux. Quand on dispute une Coupe du monde, ce qu'on veut, c'est la gagner, c'est normal. On sait que c'est possible, on est plus près que jamais. Il ne reste que deux matches. Il faut déjà passer la Belgique. On va tout donner pour essayer d'atteindre cette finale. Vous verrez onze chiens sur le terrain, plus les trois qui vont entrer » a ainsi promis Lucas Hernandez aux Français.
Et des chiens, il en faudra en demi-finale tant l'équipe de Belgique paraît impressionnante depuis le début du Mondial. Mais pour le défenseur de 22 ans, les forces des deux équipes sont relativements similaires. « Ce sera du 50-50. En demi-finales, il n'y a pas favoris. La Belgique est devant nous au classement FIFA, mais nous avons des jeunes talentueux. Que le meilleur gagne. C'est une très grande sélection, on le sait. Ils ont de très grandes individualités, avec Eden Hazard et Romelu Lukaku notamment. Il faudra être très attentifs défensivement parce qu'ils se projettent très vite vers l'avant. On sait ce qu'on a à faire, on va essayer d'être très concentrés pour essayer de les battre. On sait que ça ne sera pas facile mais pour eux non plus » a-t-il affirmé avant d'être interrogé sur Eden Hazard, le capitaine et feu folet des Diables Rouges. Un joueur que devra marquer tout au long de ce match Lucas Hernandez, mais cela ne semble pas réellement l'inquiéter. « On a déjà éliminé le meilleur joueur du monde en huitièmes face à l'Argentine, il n'avait pas touché le ballon » a-t-il d'abord confié, faisant exploser de rire l'assemblée de journalistes avant de pousuivre, hilare : « Quoi ? C'est la vérité. Il faudra qu'il touche le moins de ballons possible ! »
Varane botte en touche pour le Ballon d'Or
Autre joueur à s’être présenté en conférence de presse, Raphaël Varane. Le défenseur tricolore, auteur du premier but des Bleus face à l’Uruguay, est venu briser le signe indien qui flottait au-dessus de sa tête depuis son intervention ratée sur Hummels au même stade de la compétition en 2014. Décisif aux avant-postes comme à l’arrière-garde qu’il a tenu d’une main de maitre malgré quelques situations chaudes, les performances du Madrilène durant ce Mondial ne sont pas passées inaperçues. Le tout cumulé, club et sélection, le joueur français peut clairement prétendre à entrer dans la course au Ballon d’Or, à l’instar d’un Fabio Cannavaro en 2006 avec l’Italie.
Pourtant doté d’une excellente qualité de relance, le défenseur a cette fois botté en touche : « Ça se peut. C'est possible. Mais pour moi, ce n'est pas un objectif. Je ne suis pas forcément un joueur qui est beaucoup mis en lumière, par rapport au fait de marquer moins de buts qu'un attaquant. » Depuis son homologue italien lors du Mondial allemand, il est vrai qu’aucun défenseur n’a été nommé à la distinction suprême. Trusté par Lionel Messi et Cristiano Ronaldo depuis 2008 (parfois à tort), le trophée du Ballon d’Or n’a plus quitté leurs mains depuis Kaka en 2007.
« Je pense toujours plus au collectif et pas aux récompenses individuelles. J'essaye d'apporter à mon équipe. C'est quelque chose de très prestigieux mais ce n'est pas dans mon esprit. Après si ça venait à arriver à un Français, forcément je serais très heureux. » A l’heure où le nom de Varane monte aux oreilles pour voir un Français nommé pour la première fois depuis Zinedine Zidane en 1998, on peut aussi glisser le nom de Kylian Mbappé au cas où sa fin de Mondial ressemblerait à ses prestations depuis l’entrée de la France dans la phase à élimination directe. Pour l’un comme pour l’autre, ça passera tout d’abord par une demi-finale contre la Belgique !