Russie 2018

Tour des Nations : Allemagne

Tour des Nations : Allemagne
Les Allemands s'avancent en favoris en Russie - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du Monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, l’Allemagne, qui commence la Coupe du monde par une déception: jouer en claquette chaussette n'est pas réglementaire.

C’était comment la dernière fois ?

Un conseil, évite ce genre de question quand tu parles au champion en titre… Comment ça s’est passé la dernière fois ? Bah au top, un Mondial 4 étoiles j’ai envie de dire ! (la vanne ne marche que si on sait qu’on a gagné notre quatrième Coupe du monde en 2014).

Je ne te fais pas l’affront de te raconter notre phase de poule : une large victoire face au Portugal 4-0 en entrée, un nul décevant face au Ghana en plat puis une victoire 1-0 face aux Etats-Unis, on a fini premier, comme d’habitude.

En huitième ça se corse un peu, on tombe face à l’Algérie qui nous montre très vite qu’elle n’a rien à perdre. Pendant 90 minutes on bute sur cette équipe très bien organisée et qui manque à plusieurs reprises d’ouvrir le score. Leur gardien Raïs Bolhi se montre d’ailleurs héroïque. De notre côté on livre une performance bien éloignée du standing d’un futur champion du monde. Cette histoire se finit finalement aux prolongations, Schürrle ouvre le score d’une madjer, Özil double la mise. Et même si Djabou sauve l’honneur dans le temps additionnel, on est en quart, au terme du plus beau match de ce Mondial.

Au tour suivant on retrouve une jeune équipe en pleine reconstruction : la France. Et bis repetita : une performance globale peu reluisante mais une qualification au bout. Cette fois-ci on a eu la présence d’esprit d’ouvrir le score tôt dans le match grâce à Hummels qui profite de la naïveté de Varane au duel pour marquer de la tête. On a ensuite tenu le score dans la chaleur étouffante du Maracana. On peut quand même remercier notre gardien Manuel Neuer, auteur de beaux arrêts, et aussi l’attaque française et sa vedette Karim Benzema, jamais vraiment à la hauteur de l’évènement. « Le football est un sport simple; 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin les Allemands gagnent toujours. » disait Gary Lineker, cette phrase résume à merveille nos derniers matchs : on a beau souffrir, on gagne quand même.

En demi-finale vient le Brésil, hôte de la compétition. On a tout de suite su qu’il allait falloir élever notre niveau au risque de se voir sortir en demi-finale, comme en 2010 et comme en 2006. En 20 minutes on marque donc 5 buts, histoire d’être sûr de voir la finale cette fois. Oui, oui, 5 buts, en 20 minutes, au Brésil, mais non je n’invente pas ! Va voir par toi-même ! 5-0 à la mi-temps, ça vous assomme une équipe. 7-1 au coup de sifflet final (oui, je sais, on leur a laissé un but, on est faibles), face à la nation hôte, candidate annoncée au titre final, en demi-finale de Coupe du monde, on laisse les Brésiliens s’enfermer dans une des plus grandes crises de leur histoire, nous on a un titre à aller remporter !

Et justement, se dresse face à nous en finale l’Argentine de Lionel Messi, qui espère bien remporter le seul titre qui lui manque : une récompense avec sa sélection. Désolé Léo, pas pour cette fois ! Higuain manque plusieurs fois l’occasion de mettre un but et donc nos têtes sous l’eau, et finalement Götze marque un joli but en prolongation qui nous permet d’enfin soulever un trophée qu’on attendait depuis 1990. C’est bête que notre milieu de terrain Christoph Kramer ne s’en souvienne plus d’ailleurs : sorti à la suite d’un choc à la tête pendant le match, il a révélé ensuite n’avoir aucun souvenir de la cérémonie de remise du trophée et de la fête qui a suivie. En revanche c’est une sortie parfaite pour Miroslav Klose, qui a profité de sa quatrième Coupe du monde pour inscrire son 15 ème et 16ème but et battre ainsi le record du nombre de réalisation dans cette compétition.

La route a été bonne ?

Dix matchs, dix victoires, 43 buts inscrits, 4 encaissés, ça répond à ta question ? On a validé notre ticket face à l’Irlande du Nord avec une victoire 3-1 lors de notre neuvième match, puis on a fêté ça en écrasant les Azéris 5-1 à la maison. Pas grand-chose d’autre à dire, on se promène souvent en qualification, c’est après que ça se gâte.

Un p’tit gars à observer en particulier ?

On est une équipe pleine de grands talents : Özil, Neuer, Kroos, tous étaient là il y a quatre ans. Mais le gars dont je veux parler, c’est un petit jeune qui n’a fêté sa première sélection qu’en mars 2017. 22 ans et déjà un grand poids sur les épaules, celui de mener notre attaque de feu. Je parle bien entendu de Timo Werner. Formé à Stuttgart il a mis un peu de temps à révéler son potentiel, à cause notamment d’un état d’esprit jugé douteux par ses entraîneurs. L’âge sûrement, ça n’a pas empêché le RB Leipzig de parier sur le gamin et d’en faire son fer de lance. Bien leur en a pris puisque dès sa première saison, Werner inscrit 21 buts et propulse son club en Ligue des champions. Autant vous dire que cette Coupe du monde, c’est un peu son passage définitif à l’âge adulte : aura-t-il les épaules pour nous emmener le plus haut possible ? Notre sélectionneur Joachim Löw le croit puisqu’il l’avait déjà sélectionné l’année dernière pour la Coupe des confédérations, destinée à préparer au mieux ce Mondial. Ses statistiques plaident en sa faveur, en 14 matchs avec la Nationalmannschaft il a inscrit 8 buts, dont un face aux Bleus en amical en novembre. Rapide dans ses courses et dans ses prises de balle, il a vraiment toutes les qualités pour briller, reste une interrogation, donc, son mental.

C’est quoi l’objectif cette année ?

La deuxième de suite, pas moins. Un exploit qui n’a plus été réalisé depuis le Brésil en 1958 et 1962. On a très clairement les hommes pour, mais le seul souci, c’est que nos concurrents ont tout aussi clairement les joueurs pour nous éliminer. L’Argentine, le Brésil, l’Espagne, la France, toutes sont des nations habituées à gagner et revanchardes pour tout un tas de raisons. Ça risque d’être compliqué, on le sait, mais il nous est impensable de viser autre chose que la victoire finale, comme à chaque fois.

Un scénario idéal ?

On commence dans une poule abordable, voire carrément à notre portée. Le Mexique, la Suède et la Corée du Sud, 3 équipes potentiellement deuxièmes et face à nous déjà quasiment premier. On aurait pu imaginer pire comme début de compétition. Trois matchs de poule qui nous permettent de tranquillement rentrer dans notre Mondial et à nos jeunes joueurs de prendre confiance. Timo Werner en profite d’ailleurs pour marquer quelques buts et lancer sa Coupe du monde. Au final on fait un carton plein : 3 matchs, 3 victoires, on laisse les autres se débrouiller entre eux pour la deuxième place. En huitième on affronte nos voisins suisses, là encore il en faut plus pour nous impressionner. On gère le premier quart d’heure puis on leur en met 3, histoire qu’ils n’aient aucun regret. En quart se dressent les Diables Rouges de Belgique. Hazard, de Bruyne, Courtois, on aurait de quoi être un peu intimidé cette fois-ci, surtout que les Belges avancent encore en roulant des mécaniques. Lukaku en conférence de presse d’avant match exprime sa satisfaction d’être arrivé premier devant l’Angleterre en poule : « plus rien ne peut nous empêcher de faire quelque chose d’immense ». Mais que voulez-vous, on est habitué à mettre des grosses valises aux prétendants au titre depuis quelques années : l’Angleterre a pris 4-1 et l’Argentine 4-0 en 2010, le Brésil 7-1 en 2014, on est gentil, on leur inflige un 4-0 bien mérité. Peut-être apprendront-ils enfin l’humilité. En demi-finale on retrouve nos vieux copains les Argentins, qui ont dû passer par les tirs aux buts pour prendre leur revanche sur les Espagnols, qui les avaient battu 6-1 fin mars. C’est un match très accroché mais on trouve la faille par deux fois grâce à Timo Werner au niveau des immenses attentes placées en lui. Ça sera donc une finale face aux Français. Ils ont l’avantage de nous avoir sorti en demi-finale de leur Euro il y a deux ans, on a le poids de l’histoire : 3 matchs en coupe du monde, 3 victoires pour nous, 3 éliminations pour eux en 1982, 1986 et 2014. On gagne finalement en prolongation grâce à un but de la tête de Matts Hummels, histoire de rappeler des bons souvenirs aux Bleus. On est à nouveau sur le toit du monde et ce fut plus facile qu’il y a 4 ans.

A l’inverse, un scénario catastrophe ?

Même dans nos pires cauchemars on ne s’imagine pas sortir de notre poule. Mais bon disons que dès le premier match, le Mexique nous pose des soucis. Les récents scandales sexuels n’ont fait que renforcer la cohésion d’équipe et le groupe vit bien. De notre côté on prend ce match un peu par-dessus la jambe et on finit par se dire qu’un nul c’est pas très grave. A 10 minutes du terme, leur jeune ailer Hirving Lozano élimine Boateng d’un sombrero et s’en va tromper Neuer. Cette défaite inaugurale nous remet les pieds sur terre, on attend donc les suédois de pied ferme. Personne pour nous zlataner, la victoire devrait être pour nous ! Malheureusement notre confiance s’effrite comme un Krissprolls au fil des minutes et les suédois, qui n’ont aucune envie de jouer au foot, préfèrent attendre que ça se passe en défendant comme des morts de faim. On finit donc sur un score de 0-0. Un point en deux matchs, c’est la catastrophe. Le staff déclenche le branle-bas de combat pour l’ultime match face à la Corée du sud. Pas de round d’observation, on attaque d’entrée le couteau entre les dents, bien décidés à mener une guerre éclair et à plier le match vite fait. Mais deux matchs aussi piteux laissent des traces dans les têtes et on a du mal à développer notre jeu. On finit par marquer à l’heure de jeu, un but tout pourri, mais on s’en contente. Les Coréens ne montrent rien depuis 60 minutes, on est bien parti pour sortir de la poule. Seulement, à quelques minutes de la fin Low, notre sélectionneur, décide de faire sortir Werner pour faire entrer un défenseur en plus en la personne d’Antonio Rüdiger. Seulement à quelques minutes de la fin, il est appostrophé par Kimmich. Se rappelant un certain conflit à l'entraînement, il se détourne de son marquage pour faire un geste du doigt à son coéquipier. Heung Min Son ne se fait pas prier et profite de l'inattention du joueur pour aller égaliser. Deux points en 3 matchs, c’est indigne d’une équipe comme la nôtre et très insuffisant pour voir les huitièmes de finale.

Mais bon, ce scénario est aussi probable que de voir Löw ouvrir une parfumerie ou voir Kevin Trapp jouer une seule petite seconde dans ce Mondial, donc ça va.

Tweeter, c’est bon pour la santé !

 

La stat’ inutile mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

0 : c’est le nombre d’équipe qui ont réussi à enchainer une victoire en Coupe des confédérations et une victoire en Coupe du monde un an après. On pourrait être à jamais les premiers ! Quelle excitation !

Demandez l’programme !

  • Allemagne-Mexique, le 17 juin à 17h
  • Allemagne-Suède, le 23 juin à 20h
  • Allemagne-Corée du sud, le 27 juin à 16h.
Ça peut vous intéresser