Russie 2018

Tour des Nations : Angleterre

Tour des Nations : Angleterre
Harry Kane et l'Angleterre espèrent rêver en grand cet été - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du Monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, l’Angleterre, qui espère tomber contre tout le monde plutôt que l’Islande cette année…

C’était comment la dernière fois ?

Si vous avez un synonyme de cauchemar, on est preneur. Et ne me dites pas nightmare ! Coupe du monde 2014, au Brésil, le pays du footb… Attendez, le pays du football, c’est nous ! Bref, Mondial au Brésil, le second pays du foot, ça ne pouvait être qu’une belle fête. Mais l’horizon s’est un peu assombri quand on a découvert la composition de notre groupe D : Costa Rica (OK, prenable), Uruguay (compliqué, grosse attaque) et Italie (compliqué tout court). Autant vous dire tout de suite que rien n’aura été selon les prévisions dans ce groupe de la mort. Déjà, le Costa Rica bat d’entrée l’Uruguay, et nous on se prend les pieds dans le tapis des Italiens (1-2). On a plus trop le droit à l’erreur, mais on enchaine sur une nouvelle défaite contre l’Uruguay (1-2) alors que l’Italie chute à son tour contre les Costariciens… On l’a dans l’os. Avec 0 point, on peut faire ce qu’on veut lors du dernier match, on est éliminé quoi qu’il arrive. Sans gloire, à l’image de notre Coupe du monde qui n’aura jamais vraiment démarrée, on quitte le Brésil sur un bon vieux 0-0 bien dégueu’. Goodbye et à dans quatre ans !

La route a été bonne ?

Comme toujours quand il s’agit des qualifications. Rappelez-vous 2014 : 6 victoires, 4 nuls ; 2016 : 10 victoires ; et là 2018 : 8 victoire, 2 nuls. Non chez nous, les qualifications, c’est du petit lait. C’est après que ça se complique. Mais revenons-en à notre phase qualificative pour le Mondial en Russie. Quitte à se faire sortir en huitièmes par le Japon, autant se faire mousser un peu avant ! Les rageux diront qu’on a pas eu un groupe très relevé, mais l’Ecosse, la Slovaquie et la Slovénie sont bien plus compliquées à jouer qu’il n’y parait. Nos deux matchs nuls sont d’ailleurs à mettre à leur crédit (0-0 en Slovénie, 2-2 en Ecosse). Et souvent des victoires étriquées (1-0 en Slovaquie, 2-1 au retour à la maison, 1-0 à domicile contre la Slovénie, 1-0 en Lituanie). Ce serait mentir de dire qu’on a tremblé sur la route de la Russie, mais il faut toujours se méfier des petites nations qui n’ont rien à perdre. Grâce au nouveau souffle donné par Gareth Southgate, on a su prendre ses matchs avec le sérieux qu’il fallait, et nous voilà en Russie !

Un p’tit gars à observer en particulier ?

On en aurait tellement à vous donner. Trent Alexander-Arnold, qui sort d’une saison très aboutie à Liverpool du haut de ses 19 ans, Dele Alli, le métronome de Tottenham, Raheem Sterling qui revit avec Pep Guardiola, etc. Mais vous n’échapperez pas à Harry Kane. Hurricane. Oui, elle était facile, mais ça résume assez bien la soif de but de notre attaquant ET capitaine. OK, on l’a quitté sur un Euro 2016 très décevant. D’un autre côté, quand on l’utilise dans des conditions loin d’être optimales pour faire jouer un Wayne Rooney en bout de course, qu’on lui fait tirer les corners plutôt que de lui demander d’aller y placer sa trogne du haut de son mètre 88… Faut pas s’étonner non plus ! Mais Kane, ça reste tout de même 13 buts en 24 sélections, soit 1,85 but par match (où sont passés les 0,15 restants, bonne question) et deux titres de meilleur buteur de Premier League en 2015-2016 et 2016-2017. Harry Kane, c’est aussi quatre saisons à plus de 20 pions depuis 2014, et avec 30 réalisations cette année, il fallait vraiment que Mo Salah plane haut pour le priver de cette distinction pour une troisième saison consécutive ! Alors oui, Harry Kane c’est le p’tit gars à bien observer chez nous en Russie.

C’est quoi l’objectif cette année ?

Pour reprendre les paroles de notre capitaine : « Je crois qu’on peut la gagner. » Tout le monde en rêve, toutes les équipes présentes veulent soulever le trophée à la fin, on en fait clairement partie. On aimerait bien, pour une fois, arrêter d’être la gentille petite sélection qui fait des qualif’ de haut niveau et qui vient perdre n’importe comment quand le grand jour est arrivé. Le spectre de l’Islande plane toujours au-dessus de nos têtes, il ne faut pas rêver, mais on fait toujours partie des outsiders. En soit, c’est déjà pas si mal, c’est qu’on nous reconnait comme un potentiel danger. A nous de faire en sorte qu’on nous prenne au sérieux cette fois. Atteindre le dernier carré aurait de la gueule, voir plus haut pour succéder à 1966, ça serait épique. On terminera en reprenant une nouvelle fois les paroles de notre capitaine : « Nous ne sommes pas favoris mais si vous regardez cette saison, personne n’aurait pensé que Liverpool atteindrait la finale de Ligue des Champions. » En espérant qu’il s’agissait d’une prophétie…

Un scénario idéal ?

On ne sera pas très original ici. Le scénario idéal, ce serait de taper d’entrée les deux nations « faibles » de notre groupe G. Et ça tombe plutôt bien, on les rencontre lors des deux premières journées. Deux journées, deux victoires, 6 points dans la besace et hop ! on file direction les huitièmes de finale avant même de croiser la route des Belges, eux aussi sortis vainqueurs contre la Tunisie et le Panama. Histoire de ne pas prendre de risques, on fait tourner contre nos amis belges et après un p’tit 0-0 des familles, on peut penser sereinement à la suite du programme. Coup de chance, on en a passé 4 au Panama quand la Belgique ne leur en a mis que 3, on termine avec un goal average de +7 et eux de +6. Du coup, on termine premier du groupe et on chope la Colombie en huitième. C’est une bataille de tous les instants, un duel où Alli répond à James Rodriguez, où Harry Kane score avant que Falcao ne transforme un pénalty. Une vilaine toile d’Ospina vient sceller le sort des Colombiens, 3-2, et nous ouvre la route des quarts de finale. Là, contre le Brésil, l’histoire n’est pas la même. Neymar est en feu et plie l’affaire à lui tout seul. Heureusement, on a un peu de répondant et on remonte peu à peu. Kane réduit la marque à 3-1, puis à 3-2. Le Brésil tremble, mais pas assez. Par ici la sortie, mais au moins on aura pas rendu les armes si facilement. Et puis, avec un Harry Kane auteur de 7 réalisations dans ce Mondial, il obtient le titre de meilleur buteur de la compétition au bout du compte. Une petite victoire pour notre capitaine malgré tout.

A l’inverse, un scénario catastrophe ?

Très franchement, je ne vois pas comment on ne pourrait pas sortir de notre groupe G. Sans vouloir manquer de respect au Panama et à la Tunisie, il est inconcevable de ne pas s’en sortir face à eux. Au pire, on prend un mauvais point contre la Tunisie et contre la Belgique mais on étrille le Panama. Au bout du compte, on termine second de la poule et on doit se taper la bande à Lewandowski en huitième de finale. Là où ça tourne au cauchemar pour nous, c’est que notre défense est décimée par les blessures (Walker et Stones), par la dépression de Danny Rose et la tendresse d’Alexander-Arnold… Comptez en plus que Kane a été coupable d’un mauvais geste contre les Belges et qu’il sera pour le coup absent contre la Pologne. Beaucoup trop d’éléments néfastes, on se dynamite tout seul alors que tout allait bien jusqu’à l’ouverture du Mondial. Peut-être qu’on devrait décerner un prix spécial à la meilleure équipe des qualifications, au moins on gagnerait quelque chose… Et la Pologne sinon ? Un doublé de Robert Lewandowski et un Sces… Szes… Szcz… gardien de la Juventus Turin vigilent sur nos quelques incursions et nous voilà dans le bateau du retour. Goodbye et à dans quatre ans !

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Same old story

La stat’ inutile mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

5. Comme le nombre de buts inscrits par Gary Cahill, le joueur le plus expérimenté des Three Lions (59 sélections).

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